Pour la sécurité du Niger : Soyons tous des sentinelles de la République

Ces six dernières années, les conditions sécuritaires dans le Sahel ont connu un développement inquiétant.  Les attaques terroristes, le rapt de citoyens occidentaux, le trafic de drogue,  et les foyers de tensions populaires se sont partout multipliés. Outre ces menaces incessantes, on note aussi la dégradation accrue des bases de production des populations qui fait le lit à l’extrême pauvreté, à la famine et à la recrudescence galopante de mort infantile. Le Sahel, dans son ensemble, est tombé dans ce processus, devenant du coup un nouvel espace, où se heurtent aux appétits gloutons des entités civilisées prédatrices de richesses minières du Sahel les visées absurdes des marchands d’illusions auréolés de leurs discours faussement religieux. Ces groupes terroristes qui vivent des trafics et crimes en tous genres ; qui se nourrissent de nos peurs, étendent leurs tentacules infects jusque dans l’intimité de la foi pour y construire un lit de blasphèmes. Le Niger, n’échappe hélas pas à cette nouvelle logique. Surtout à la lisière de ses frontières, où ces prophètes de malheur distillent à longueur des journées leur fiel dégueulasse dans la tête des jeunes désœuvrés. Ces derniers, chauffés avec des promesses mensongères, des fois torturés ou tout simplement drogués, cassent les arcanes de leurs coutumes traditionnelles bâties sur le vivre-ensemble pour devenir des monstres, …des machines à tuer. Les armées des pays concernés par cette calamité sont à la limite déboussolées mais toujours coriaces car appelées à être sur tous les fronts. Du coût ? Que nenni ! Entre le tout sécuritaire et l’urgent humanitaire, les budgets s’épuisent certes mais la volonté de résister reste vivace. Que faire pour ne pas céder aux visées expansionnistes de ces psychopathes ? Que peut faire un État comme le nôtre face à cette insécurité qui l’agresse de toutes parts ?

En s’adressant, à un parterre de maires élus du Niger, réuni à Niamey, le  président nigérien, leur a demandé encore une fois d’encourager « la mobilisation populaire pour faire face aux menaces terroristes dans les zones frontalières du Mali et du Nigeria ». Et comme pour sonner le tocsin, Mahamadou Issoufou disait à ses pairs, élus du peuple ceci : « Nous faisons face à des menaces à notre frontière avec la Libye, avec le Mali, avec les pays du lac Tchad, donc face à ça, le gouvernement a besoin de la mobilisation optimale de tous ses acteurs ».

Loin d’être un aveu d’échec, ce cri de cœur du président mérite une grande attention de la part de ses concitoyens.  Il plante le décor actuel. Celui d’un pays qui a tout donné, qui donne et qui sûrement continuera de donner jusqu’à la prunelle de ses yeux pour ne pas céder un centimètre carré de son territoire.  Le Niger  se bat de toutes ses forces pour parer les coups assénés par des ennemis drapés dans leur lâcheté morbide.

Depuis six ans, les adeptes de cette guerre asymétrique endeuillent notre pays et saignent ses maigres ressources.

En effet, c’est avec l’avènement de la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi en Libye après 42 ans de règne sans partage que  la fragilité des Etats dits du Sahel s’est accentuée.  Tous les indicateurs ont démontré que les frappes de l’Occident ont permis la détérioration sécuritaire des pays avoisinants et  ouvert sur eux les portes du terrorisme et de criminalité transfrontalière.

Les racines du mal

Le Sahel est devenu très rapidement le ventre mou de la sécurité des Etats riverains après l’attaque de la Libye du guide Mouammar Kadhafi par la coalition des pays de l’OTAN. Ce fut une opportunité inouïe pour les combattants d’Abdelmalek Droukdel et d’Abdelhamid Abou Zeid, déjà présents quelque part dans le vaste Sahara de se doter des missiles sol-air, de type Sam-7, de milliers d’AK 47, d’explosifs et de lance-roquettes, Ils mettront à profit la « sale guerre » contre Mouammar Kadhafi  pour piller des banques libyennes et se servir allégrement de lingots d’or et des devises en euros et en dollar américain qui y étaient déposés. Le désert du Sahara et certaines grottes de l’Adrar des Iforas au Mali vont devenir leur cache favorite, des cache laissées des fois au seul secret des coordonnées GPS.  Ces terroristes vont commencer à recruter, à former et à multiplier des attaques et enlèvements d’Occidentaux dans les pays du Sahel comme le Niger et le Mali.

Sous les yeux curieusement complaisants de la communauté internationale, la chienlit née en Libye s’exporte dans le septentrion malien où des preneurs d’otages s’organisent avec leurs valets locaux pour s’adonner aux trafics en tous genres. De deux groupes quasi insignifiants en 2011, la liste de groupes terroristes commencera  à s’étaler. Quatre ans après, on y compte  de nouveaux  comme le MUJAO, Al-Mourabitoun, Ansar al-Charia, Ansar Dine, la katiba Macina venus s’ajouter à  Al-Qaïda au Maghreb islamique et Boko Haram.  Tous ces groupes ont presque fait allégeance à Al Quaida.

Vers un regroupement de plusieurs groupes terroristes

En effet, comme pour ajouter aux malheurs de nos fragiles états , des proches de Belmokhtar, notamment Hamada Ould Kheirou et Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, du sanglant mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont fait allégeance en 2015 au groupe Etat Islamique (EI) fortement implanté en Libye.

Le Niger paie un lourd tribut  aux forces du mal

Nul doute que notre pays, exsangue de diverses calamités naturelles doit faire face à ces assaillants. En témoigne les attaques subies par notre pays courant 2016. Une année particulièrement sanglante suite à des attaques terroristes de tous les côtés de ses frontières.  Les autorités de la septième république n’ont eu de cesse d’injecter depuis six ans : « près de 10% des recettes budgétaires du pays, selon le ministre nigérien des Finances, Massaoudou Hassoumi, ancien patron de la Défense, contacté par un confrère. Ce qui lui a permis de poursuivre la formation, l’entraînement, l’accroissement des effectifs et l’équipement des forces de défense et de sécurité dont il a renforcé la présence dans les régions du pays qui sont les plus exposées aux menaces ».

Pour contrecarrer cette menace grandissante, notre pays a grand besoin de la contribution de toutes ses filles et fils. La sécurité de la République  ne doit plus être le travail de nos seules forces de défense. Il nous incombe à tous de les aider en dénonçant tout comportement suspect.  Soyons tous les sentinelles de la République.

 

DIM

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