Niger : des Drones dans le Sahara (3ème et dernière partie)

Vue aérienne du fort de Madama, novembre 2014 - Photo : D.R

 

Cet article a été publié dans The Intercept d’abord sur le lien https://theintercept.com/2018/02/18/niger-air-base-201-africom-drones/

Traduit en français par Egide Mugande

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Vue aérienne d’Agadez – Photo : D.R

La base américaine d’Agadez ne va probablement pas non plus apporter un répit à la région

La réponse européenne a été d’augmenter le nombre de ses soldats dans le pays. Les italiens ont ouvert une ambassade au Niger en janvier 2018, peu de temps après avoir annoncé qu’ils enverraient des troupes au nord du pays pour combattre les migrations. C’est un autre signe qui montre que les gouvernements européens ont distinctement décidé de ne pas dépendre du bloc de l’Union européenne pour défendre leurs frontières.

En 2017, le Ministre Italien de l’Intérieur Marco Minniti a conclu des accords avec les chefs des tribus du sud Libyen dans une tentative de juguler les migrations avant une traversée de la Méditerranée, ce qui revient à pousser la frontière Sud de l’Europe dans le Sahara.

La base américaine d’Agadez ne va probablement pas non plus apporter un répit à la région. Malgré le coût de 100 millions $ US pour la construction et des coûts annuels d’opération à 15 millions $ US, très peu de cet argent ira dans l’économie locale.

Un jeune homme qui a travaillé dans une cafétéria de la base m’a montré le contrat qu’il a signé avec le gérant de cette cafétéria, Sakom. Il était rémunéré à peine 1,20 $ US (578 FCFA) par heure, un salaire faible au Niger, de plus il n’avait qu’un jour de repos toutes les deux semaines, travaillant 12 heures par jour. Alors que la plupart des denrées alimentaires, les quelques fruits et légumes sont importés de l’étranger.

En conduisant autour du périmètre de la base avec mon collègue M. Diallo, un véhicule de la Sakom sécurité nous a pris en filature, le représentant de la Sakom à Agadez a décliné tout entretien pour cet article.

Les Américains ont fait peu pour aider les gens à Agadez, autre que tenir des ateliers tout aussi inefficaces. Zara Ibrahim, dirigeante d’une Association des Femmes contre la Guerre à Agadez, a participé à un atelier au cours duquel des soldats américains apprenaient à un groupe de mères comment brosser leurs dents. En dépit du fait que personne dans cette salle n’avait besoin d’apprendre comment se brosser les dents, plus de 60 femmes étaient présentes, m’a dit Azara Ibrahim, assise sur une natte dans le local de l’association.

Un vent fort a soulevé du sable dehors, et les passants ont protégé leurs visages avec les coudes. « Y a des femmes qui sont venues, « Ah ! Y a les blancs qui sont là, c’est des américains…ayant à l’esprit d’avoir quelque chose » a-t-elle expliqué. « Il y a des femmes qui nous les ont ramené [les brosses] ici pour dire qu’elles préfèrent un sac de 50 kilos de riz au lieu de ces brosses, » a-t-elle ajouté.

D’autres ateliers incluaient des manuels sur comment se laver les mains, et sur les infections sexuellement transmissibles, pendant que d’autres soldats faisaient des dons de bancs et cahiers à une école locale. Certains locaux apprécient le contact, mais ça n’a pas apporté une aide convenable.

Azara Ibrahim ne comprend pas pourquoi le gouvernement local n’a jamais apporté une explication quant à la présence des américains à Agadez, arguant que ce manque de communication nourrit les théories conspirationnistes, et que les conséquences politiques peuvent être mauvaises. « On aurait dû sensibiliser la population d’Agadez, et la sensibilisation est très facile, » a dit Madame Ibrahim, ajoutant : « il y’a l’exemple concret, le cas du Mali est édifiant » de ce qui advient lorsque la population est maintenue dans l’ignorance.

En 2012, des rebelles et groupes djihadistes alliés avec Al Qaeda ont pris le contrôle du nord Mali suite à une rébellion touarègue. Comme le dit Azara Ibrahim, au nord Mali, « un bon matin ils se sont retrouvés sous occupation. » Les djihadistes ont occupé les trois régions du nord Mali pendant 9 mois, jusqu’à ce que les armées française, tchadienne et malienne, les repoussent hors des villes vers le désert.

En restant derrière leurs murs barbelés sans soutenir l’économie d’Agadez, les Américains risquent de déstabiliser la région.

Mahamadou Issoufou, est le président du Niger. Au pouvoir depuis 6 ans, il a adopté une stratégie claire pour garder le contrôle des choses, s’alignant aux côtés de l’Europe et des Etats-Unis, tout en commandant le système électoral que ses opposants décrivent comme truqué. Ce n’est pas une recette de stabilité dans un pays qui n’en a pas beaucoup connu depuis son indépendance en 1960.

Issoufou est un ingénieur et ancien secrétaire général de la Somaïr, une société des mines d’uranium qui est sous contrôle d’Areva. Avant les migrations et le terrorisme, l’uranium était le principal intérêt de l’occident dans le pays, surtout pour les français. L’électricité française est fournie principalement par le nucléaire, et les concessions d’Areva au Niger apportent 1/5ème de l’uranium nécessaire. Le prédécesseur d’Issoufou, Mamadou Tandja, s’était disputé avec les français à cause de l’uranium, et en 2009, le président français Nicolas Sarkozy a visité le Niger[1] pour négocier un accord sur l’ouverture d’une nouvelle mine, celle d’Imouraren. Après un accord estimé à 1,2 milliard $[2], Tandja a essayé de changer la constitution afin de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, mais suite à des manifestations, un groupe d’officiers de l’armée a fait un coup d’Etat

À la fin de la période de transition avec l’élection d’Issoufou en 2011, la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon a fait chuter les prix de l’uranium. Areva a abandonné son projet pour Imouraren, et Issoufou a consenti au plan de la firme française[3] visant à retarder des projets jusqu’à la remontée des prix, pénalisant la croissance économique du pays. Cependant Issoufou est vite devenu le chéri des donateurs occidentaux et a découvert que plus il était proche de la France et de l’Occident, mieux serait pour son image et plus forte serait son emprise sur le pouvoir.

Issoufou a sévèrement été critiqué[4] pour s’être rendu à Paris pour participer à la marche « Je Suis Charlie » en janvier 2015, et certaines organisations des droits de l’Homme le voit comme un valet de l’Occident. Il travaille avec Image Sept[5], une firme française proche de l’élite politique parisienne, pour gérer son image.

Quelques mois avant sa réélection de 2016, Issoufou a fait emprisonner son principal rival politique et ancien allié, Hama Amadou du parti Moden Lumana. Amadou a été accusé de trafic de bébés du Nigeria, une accusation qu’Amadou a toujours niée, mais les observateurs politiques du pays émettent des doutes quant à sa défense. Son parti a boycotté les élections, mais est quand même arrivé second, derrière les 92% des suffrages obtenus par Issoufou. La coalition de l’opposition a qualifié cette élection de « comédie[6], » tandis que l’Union européenne n’a pas envoyé une mission d’observateurs, ce qui est rare en Afrique de l’Ouest. Amadou s’est aujourd’hui réfugié en France, après sa remise en liberté provisoire pour des raisons médicales.

« C’est de dire aux militaires, ces gens là ils n’ont aucun respect pour vous, ils amènent des nombreuses bases chez vous, il faut les renverser pour restaurer votre dignité. En disant ça, c’est des appels au coup d’état. », dixit Marou Amadou, ministre de la justice

Issoufou a pris des décisions pro-occidentales sans précédent sur un nombre d’enjeux importants. Il a autorisé la rapide expansion des troupes Française et Américaine, et a ouvert le pays aux soldats Allemands et Italiens. Il a combattu les migrations à la demande de l’Europe, mais aux dépens des intérêts économiques de son pays. Il a été récompensé pour ses efforts par le Président français Emmanuel Macron, qui lors de sa récente visite au Niger a loué Issoufou comme étant « un exemple » de démocratie. Et Issoufou a aussi distingué ceux de son administration qui appuient sa vision : quelques jours après notre entretien, Issoufou a promu Mahamadou Abou Tarka de Colonel-Major à Général de Brigade[7].

Marou Amadou, le ministre de la Justice, dit que la véritable raison de contestation de l’opposition par rapport aux soldats étrangers au Niger est à des fins de « démoraliser nos troupes. » « C’est de dire aux militaires, ces gens là ils n’ont aucun respect pour vous, ils amènent des nombreuses bases chez vous, il faut les renverser pour restaurer votre dignité. En disant ça, c’est des appels au coup d’état. »

Son téléphone a commencé à vibrer, et il a mis une pause à notre entretien. C’était son excellence, le nouvel ambassadeur italien, et l’humeur d’Amadou s’est enchanté. « Bonne et heureuse année. … Pour le magistrat, oui ? … Je le connais très bien. … ça sera dans quel domaine?… ce serait bien qu’on se voit en début de semaine prochaine, » a-t-il dit à l’ambassadeur.

Amadou a raison de craindre un coup d’état. En 2010, il était un membre influent de la société civile opposante à Tandja, le président d’alors, et il a soutenu le coup d’état[8] qui a renversé Tandja en février de cette même année. Amadou a été nommé président du conseil consultatif national par la junte militaire, et son aide à la mise en œuvre des élections dont Issoufou est sorti vainqueur, a été récompensée par un poste de ministre de la Justice. Il a occupé la fonction depuis lors. Durant ses années en tant que garde des Sceaux, il n’a poursuivi en justice aucun des participants au coup de 2010 pour aucune bavure, malgré une corruption pourtant rapportée par Transparency International[9]. Mais aussi parce que lorsqu’Amadou était à la tête du conseil consultatif national en 2010, il a permis de faire passer une nouvelle constitution garantissant l’amnistie pour les responsables du coup d’état ainsi que leurs complices. Tandis qu’un nombre de soldats ont été arrêtés et condamnés[10] pour la préparation d’un coup d’état contre Issoufou.

En tant que région, l’Afrique de l’Ouest n’est pas étrangère aux prises de pouvoir militaires. Dans le Burkina Faso voisin, l’élite de la garde présidentielle entraînée par les Américains, a fait une tentative de coup d’état en 2015, tandis qu’au Mali, le capitaine Sanogo, lui aussi entraîné par les Américains a fait un coup d’état déstabilisant le pays en 2012. Le Niger a quant à lui connu quatre coups d’état depuis 1960.

Beaucoup de ceux à qui j’ai parlé au Niger ont l’impression que l’autonomie de leur pays a été dérobée par les occidentaux. « La réalité est que le Niger n’est pas à un stade où il peut dire oui ou non aux Français ou Américains. … On a la souveraineté seulement sur le papier », a dit Djibril Abarchi, président de l’Association Nigérienne des Droits de l’Homme. Quand j’ai demandé à Marou Amadou, le ministre de la Justice, si son pays aurait effectivement remis le commandement de son pays aux Occidentaux, il a rechigné et expliqué que les Américains « ne donnent pas d’ordres à nos généraux, ils donnent des ordres à nos soldats. »

La présence Américaine améliore-t-elle la sécurité d’une quelconque façon ? Sujet à débat. « S’il y avait des voleurs qui venaient, et pour empêcher des voleurs j’ai mis les vigiles. Et avec tout ça les voleurs rentrent chez moi, est-ce que ça vaut la peine ces vigiles ? » a demandé le secrétaire général de l’Université Islamique du Niger, Seydou Boubacar Touré. « On a la base Américaine, la base Française, mais Boko Haram continue à nous tuer… ils n’ont pas leur utilité d’être au Niger. » Les attaques le long de la frontière avec le Mali et dans le sud-est à la frontière avec le Nigeria sont fréquentes depuis des années. Durant mon séjour au Niger, une attaque de Boko Haram à Diffa a tué sept soldats Nigériens et blessé 25[11].

Selon l’AFRICOM, basée en Allemagne, « Les forces Etats-uniennes sont au Niger pour travailler à côté, avec et à travers les partenaires nigériens afin de promouvoir la stabilité et la sécurité tout en les habilitant à répondre aux menaces sécuritaires. » Le mot « à travers » reste un mystère.

Juste avant la mission désastreuse à Tongo Tongo, les Etats-Unis avaient dit que leurs troupes étaient uniquement dans un rôle de conseiller. C’est un rôle étrange. « C’est une mission de formation » a dit le Général Mahamadou Abou Tarka, par rapport à Tongo Tongo. Les Américains « entraînaient les forces spéciales Nigériennes dans cette zone. Il s’est apparu que ces forces ont reçu une mission pour aller capturer un terroriste, » a-t-il ajouté.

L’embuscade de Tongo Tongo est instructive car, selon des soldats Nigériens, les Américains en charge de la mission n’ont pas suivi les conseils des Nigériens. Les soldats avaient passé les jours précédents à la traque de Doundoun Cheffou, qui a des liens avec Abu Walid le chef d’une milice, dans un village appelé Akaba de l’autre côté de la frontière au Mali. A la place de Cheffou, les soldats ont trouvé de la nourriture et d’autres biens indiquant que lui et ses hommes étaient dans la zone.

Plutôt que de retourner à leur base nigérienne de Ouallam, ils ont continué leurs recherches, à la nuit tombée, ils ont monté un campement à 5 kilomètres de Tongo Tongo, où le chef du village est connu pour ses fausses alertes. En passant la nuit dans la zone frontalière, ils ont augmenté les risques auxquels ils ont fait face.
Il se dit une sorte de compétition entre les militaires Français et Américains, chacun prenant des missions risquées dans le but de justifier sa présence au Niger. Cependant, Andrew Lebovich, un spécialiste du Sahel, membre du conseil européen sur les relations étrangères, a dit que, « Ce n’est pas vraiment une compétition, tant que les deux ont des priorités et désirent travailler avec le gouvernement nigérien. Parfois ces priorités peuvent se chevaucher ou non. »

C’est précisément cette logique qui est si dangereuse : Les troupes Américaines sont déployées dans un rôle de conseils et d’entraînement. Mais une fois sur le terrain, il y a une tendance à pousser pour plus d’activités et d’engagements, et les Nigériens doivent constamment faire des rappels à l’ordre. Un officier Nigérien avec une connaissance de la base d’Agadez a dit sous couvert de l’anonymat que ce que les Américains peuvent ou ne peuvent pas faire est discuté quotidiennement. « Je dis non aux Américains chaque jour, » a-t-il dit.

Les risques que prennent les Américains résultent d’erreurs, et ces erreurs, ne mènent pas à une reconsidération du risque mais à son intensification. Après Tongo Tongo, par exemple, le Niger a autorisé l’Amérique[12] à armer ses drones dans le pays, parce qu’il est rapporté [13] que les missions sur le terrain feraient désormais face à plus de surveillance.

Assis dans le salon de sa maison à Agadez avec sa jeune fille, Abbas Yahaya, un éminent Imam, m’a dit qu’il est préoccupé par les drones qui ne feront peut-être pas la différence entre les miliciens et les convois ordinaires dans le désert qui sont aussi souvent armés pour se protéger contre la criminalité. « Un drone est piloté par des personnes dans une base militaire en Amérique, et qui font souvent des erreurs en tuant des innocents, » a-t-il dit. « Tout ceci n’arrangera rien ; ça créera beaucoup plus d’insécurité. »

En effet, si une poignée de Bérets Verts peuvent mener une mission bâclée qui conduit à une intensification du conflit, que se passera-t-il si 2000 à 3000 soldats Américains opèrent sur une base avec des drones armés et sans avoir de comptes à rendre au public ?

J’ai le sentiment qu’Agadez était à une ou deux erreurs, proche d’un changement radical qui rendrait l’armée Américaine cible d’une forte hostilité. Les drones armés sont un ennui[14] partout où les Etats-Unis les utilisent, mais au Niger, la base Américaine est dans une ville importante non loin des cibles potentielles pour les drones. Jugeant de la confidentialité entretenue et du manque de confiance jusqu’à présent, il n’est pas difficile d’entrevoir un futur dans lequel une frappe de drone qui dévie de sa trajectoire initiale cause la population d’Agadez à se retourner contre la base.

« On peut mettre un terme soit aux migrations ou soit au terrorisme, mais pas les deux à la fois…. », explique Mohamed Anacko, président du Conseil régional d’Agadez

Les américains n’ont même pas besoin de faire une erreur pour avoir des ennuis. Les forces militaires Italienne, Allemande et Française sont actives dans le pays, et si une d’entre elles commet une erreur, elles deviendront toutes les cibles des représailles. Et les deux missions dans lesquelles les Occidentaux sont engagés, à savoir contre les migrations et contre le terrorisme sont incompatibles, comme Anacko, le président du Conseil Régional d’Agadez, essaie de l’expliquer au reste du Monde.

Anacko est pratiquement une institution à Agadez : Tout le monde le connaît et il connaît tout le monde. Il a passé les quelques dernières années essayant de persuader le gouvernement à Niamey et l’Union européenne que leurs mesures anti-migrants sont entrain d’augmenter le chômage des jeunes ainsi que les rancœurs envers « l’Occident » à un moment où les armées occidentales agrandissent leur présence sur le terrain. Comme il le dit, on peut mettre un terme soit aux migrations ou soit au terrorisme, mais pas les deux à la fois.

Quand j’ai rencontré Anacko, il était en réunion avec les dirigeants d’autres Conseils Régionaux à son second bureau à Niamey, en face du stade national. Je lui ai demandé sa vision du futur du Niger.

« Dans les cinq ans, peut-être tu vas me retrouver dans les montagnes, je suis un terroriste », a-t-il répondu, épanchant la cendre de sa cigarette dans un gobelet bleu déteint par une ampoule fluorescente au-dessus. Je ne pourrais pas dire s’il était sérieux, ou s’il avait répondu à assez de questions du journaliste occidental et des chercheurs occidentaux qu’il savait si bien captiver. « Tu vas venir m’interviewer dans les montagnes ? » a-t-il demandé en riant.

Un coup sur la porte a signalé la fin de l’interview. À la sortie du service, il est passé à côté d’un autocollant sur lequel était écrit « Avec le soutien du Fond Suisse de Coopération » et il a ensuite rejoint son chauffeur dans la Toyota Hilux pick-up.

Joe Penney ( The Intercept) – Ibrahim Manzo DIALLO (Aïr Info) – Omar Hama (Sahelien.com)

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=9EcyAwuvR84

[2] https://www.reuters.com/article/ozatp-niger-constitution-20090508-idAFJOE5470GU20090508

[3] https://www.reuters.com/article/areva-niger/update-3-areva-signs-uranium-deal-with-niger-delays-new-mine-idUSL6N0OC2TB20140526?feedType=RSS

[4] https://www.theguardian.com/world/2015/jan/17/niger-protesters-burn-churches-charlie-hebdo-protest

[5] http://www.image7.fr/en/clients/our-clients/

[6] https://www.reuters.com/article/us-niger-election/boycott-helps-niger-president-issoufou-win-re-election-idUSKCN0WO0ZN

[7] http://news.aniamey.com/h/83376.html

[8] http://www.nytimes.com/2010/02/22/world/africa/22niger.html

[9] https://www.transparency.org/whatwedo/answer/niger_overview_of_corruption_and_anti_corruption

[10] https://www.news24.com/Africa/News/niger-prosecutors-seek-up-to-20-years-for-coup-plotters-20180126

[11] http://sahelien.com/niger-attaque-meurtriere-contre-un-camp-de-larmee-a-diffa/

[12] https://www.nytimes.com/2017/11/30/us/politics/pentagon-niger-drones.html

[13] https://www.nytimes.com/2018/02/09/us/politics/american-soldiers-killed-niger-investigation.html

[14] https://theintercept.com/drone-papers/

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