Lutte contre l’extrémisme violent : Le PCCN renforce les capacités des journalistes d’Agadez

Trois jours durant, la salle de réunion « Imane » du centre socioculturel Issigid Akano d’Agadez a servi de cadre d’échanges entre les hommes et les femmes de médias publics et privés de la région. C’est un effectif de 30 participants que l’association des journalistes d’Agadez (AJA) a réuni en vue de les amener à jouer efficacement leur rôle dans un contexte sécuritaire où la lutte contre l’extrémisme violent ou CVE s’impose.

Ce qui justifie le financement qu’a bien voulu apporter le programme de cohésion communautaire au Niger (PCCN) car cela s’inscrit dans la ligne de ses activités. Selon Mme Tilla Amadou présidente de l’AJA, c’est une occasion en or que vient d’offrir le PCCN en soutenant son association dans cette activité a-t-elle expliqué lors de la cérémonie d’ouverture à laquelle étaient présents les autorités communales, régionales et les responsables du PCCN. Le bien fondé d’une telle initiative est que « face à la montée fulgurante de l’extrémisme violent et du terrorisme, il faut opposer des stratégies communicationnelles appropriées » explique Mme Tila Amadou,  présidente de l’AJA.

Une vue des journalistes présents à la formation

Cinq allocutions ont marqué la cérémonie officielle de cette formation dont le thème central est « prévention de l’extrémisme violent et renforcement de la cohésion communautaire ». Wahil Mahamadou de Counter Part International est le premier à planter le décor au cours de la première journée en soulignant l’importance de la présente formation au vu des partenaires qui la soutiennent que sont le PCCN, l’USAID, l’OTI et l’OIM avant de donner la parole respectivement à la présidente de l’association qui a souhaité la chaleureuse bienvenue aux participants avant de remercier du fond du cœur les autorités locales pour leur présence et le PCCN pour son appui financier ayant permis l’organisation de la formation.

En prenant la parole M. Yves Kaza, coordonnateur du PCCN s’est réjoui de voir ce projet soumis à son institution concrétisé. Pour lui, « la diversité des acteurs des médias présents augure des espoirs réels quant à l’information des membres de la communauté sur leur rôle dans la préservation de la montée de l’extrémisme violent où des facteurs multiples et multiformes peuvent l’engendrer ».

Quant à M. Algamiss Islamane, secrétaire général de la Mairie d’Agadez représentant le Président du conseil municipal empêché, sa joie est immense de voir sa commune abriter une telle formation à un moment où « les élus locaux s’activent sans relâche à trouver une solution à la présence des demandeurs d’asile, de réfugiés et de migrants en transit dans sa commune». Il demande l’implication des acteurs des médias dans cette œuvre salvatrice. Tout en saluant les multiples efforts du PCCN Algamiss Islamane a lancé un vibrant appel à l’AJA en vue de « multiplier de partenaires financiers qui peuvent l’accompagner dans cette initiative car le rôle de la presse est inestimable dans la lutte contre l’extrémisme violent, la consolidation de la paix et la cohésion communautaire ».

L’élu régional Amoumoune Sidi a abondé dans le même sens en rappelant que « la question sécuritaire est toujours d’actualité pour l’institution dont il est membre » car, a-t-il précisé « l’agenda du conseil régional d’Agadez est particulièrement chargé ces dernières semaines sur la prévention de l’extrémisme violent dont les autorités au plus haut niveau accordent une attention particulière ».
Avant l’ouverture officielle de la formation, l’allocution du promoteur du groupe de presse Aïr Info a remercié le PCCN pour son accompagnement de médias d’Agadez. M. Ibrahim Manzo Diallo a prodigué des sages conseils aux acteurs des médias présents et leur a demandé de profiter au maximum de cette rare occasion en vue de s’outiller pour un bon exercice de leur noble mais ô combien exaltant métier.
Trois sous-thèmes ont été présentés par deux facilitateurs durant les trois journées. Au cours de la première journée Wahil Mahamadou a entretenu les participants sur les concepts de l’extrémisme violent et du terrorisme avant d’aboutir à la notion de la résilience communautaire. Avec un franc-parler, il s’est agi de faire la connaissance des moteurs qui conduisent à l’extrémisme violent dans les communautés ainsi que « la nature des facteurs qui font que des individus deviennent des extrémistes violents ». Ce qui a servi de transition aux travaux de groupes au cours desquels les participants ont identifié des facteurs qui poussent ou emmènent à l’extrémisme violent dans les communautés. Il a insisté sur le rôle des acteurs de médias présents dans la salle d’user de leur savoir-faire dans la diffusion de messages favorables à la résilience communautaire.
Dans les huit régions du Niger, les facteurs qui poussent ou qui attirent les personnes vers l’extrémisme violent varient selon les zones géographiques comme contenus dans une base de données à actualiser a expliqué Wahil Mahamadou.

M.Wahil Mahamadou, formateur

Les deux dernières journées ont été consacrées à la connaissance des causes de l’extrémisme violent et de l’éthique et la déontologie du journaliste dans la couverture médiatique des évènements sociaux. Ismaguil Alitinine a déroulé le thème « l’extrémisme violent : causes acteurs et stratégies de lutte contre l’extrémisme violent, le CVE ».
Les concepts d’ « extrémisme » et surtout d’ « extrémisme violent » ont été clairement expliqués aux participants.

Les causes générales et les idéologies favorables à l’émergence de l’extrémisme violent sont élucidées à travers l’identification des facteurs incitatifs conduisant à l’étape de l’extrémisme violent que les participants ont eux-mêmes énuméré. De cette compréhension générale du phénomène de l’extrémisme les échanges ont permis de circonscrire la question dans le contexte précis nigérien où il s’est dégagé l’impérieuse nécessité de combattre l’extrémisme violent à travers des stratégies de lutte. Ainsi, Countering Violent Extremism ou CVE est le moyen adapté à cette œuvre. Pour cela, Ismaguil Alitinine a rassuré les participants que « les textes et actes onusiens sont à la portée des divers acteurs engagés dans cette lutte ».
Au Niger, faut-il le rappeler toute la société est impliquée à un degré ou à un autre afin de contrer le phénomène de l’extrémisme violent comme l’attestent les chiffres portés à la connaissance des participants lors de cet échange : Etat (53,2%), chefs religieux (24,4%), société civile (6,7%), autorités coutumières (12,7%), organisations internationales (2,7%) et autres (0.3%).

La raison pour laquelle il est sollicité la participation de tous les acteurs sociaux à la lutte est que l’extrémisme violent constitue une atteinte grave à la paix, à la sécurité, au développement et aux droits humains. L’extrémisme violent conduit au terrorisme dixit Alitinine.
Pour que le journaliste participe véritablement à cette importante mission, il doit requérir une bonne dose d’éthique et de déontologie de son métier. Ce qui a servi de thème d’échanges au cours de la troisième journée vers des cas illustratifs et de témoignages des conséquences qui peuvent découler de la non observation de ces principes.

Aux termes de cette formation, l’AJA et le PCCN se sont réjoui du pari gagné d’avoir réuni une trentaine de participants issus de tous les coins de la région d’Agadez autour du thème « Prévention de l’extrémisme violent et renforcement de la cohésion communautaire » qui est d’actualité à travers le monde.

Il revient aux divers acteurs, chacun dans sa sphère de responsabilité et conformément à la ligne éditoriale de chacun des organes de presse représenté de jouer pleinement son rôle qui consiste à informer, éduquer et sensibiliser les communautés pour contrer le fléau social que constitue l’extrémisme violent tout en œuvrant à rendre les communautés résilientes face au dit fléau.

Chehou Azizou

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1 Comment

  1. algerie1.com/actualite/loms-recommande-aux-arabes-deviter-de-boire-lurine-de-chameau/

    sante-tn.com/psy/psychose/un-tunisien-sur-deux-souffre-de-trouble-mentaux

    Et ça bien avant le confinement.

    https://www.challenges.fr/monde/la-moitie-des-tunisiens-souffrent-de-problemes-mentaux-selon-l-oms_335585

    lopinion.ma/Rapport-du-CESE-489-des-Marocains-souffrent-de-troubles-mentaux_a32261.html

    Les chiffres sont pourtant sans appel, 48,9 % des Marocains âgés de 15 ans ou plus “ont ou ont déjà eu des signes de troubles mentaux

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