Guinée Bissau: la CEDEAO condamne l’attitude du président Vaz et réaffirme son soutien au Premier ministre Gomez

La Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie, en session extraordinaire, le 8 novembre dernier, à Niamey, sous la présidence du président du Niger, Issoufou Mahamadou, président en exercice de la CEDEAO, en vue de statuer sur la crise politique qui prévaut en Guinée Bissau.
Il s’est effectivement agi pour la dizaine de Chefs d’États et de gouvernement de l’organisation ouest africaine, qui ont fait le déplacement de Niamey, de se pencher sur la situation née du limogeage par le président bissau-guinéen, José Mario Vaz de son Premier ministre Aristide Gomez, le 28 octobre dernier. Ce limogeage soudain est intervenu en même temps que la dissolution de l’Assemblée nationale du pays, à seulement quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, prévue pour le 24 novembre 2019.
Fort du soutien de la CEDEAO, Aristide Gomez a tout simplement refusé de partir. La crise politique née de cette situation a motivé l’envoi d’un comité ministériel de haut niveau à Bissau le 3 novembre dernier. C’est donc le rapport produit par ce comité qui a été examiné au cours de ce sommet extraordinaire de Niamey.
Ainsi, les Chefs d’États et de gouvernements, présents à Niamey, avaient à réfléchir sur les voies et moyens susceptibles d’assurer un accompagnement à la Guinée Bissau, pour la tenue d’élections pacifiques, crédibles et transparentes, le 24 novembre prochain, « conformément aux dispositions du Protocole additionnel de 2001 de la CEDEAO, sur la démocratie et la bonne gouvernance », comme l’a indiqué le président Issoufou, dans son discours d’ouverture de cette session extraordinaire.
Pour Mahamadou Issoufou, la participation des dirigeants ouest africains à ce sommet, « est le signe manifeste de leur engagement à assurer la paix et la stabilité de la sous-région et de leur attachement aux valeurs communes et normes adoptées par la CEDEAO ».
Pour lui, « la Guinée Bissau…, vit actuellement une situation de crise politique et institutionnelle grave, avec des conséquences désastreuses pour ce pays et pour notre sous-région ». Ce pourquoi, a-t-il insisté, « le sommet doit envoyer aux protagonistes, un message clair : la CEDEAO ne peut tolérer, pour quelque raison que ce soit, la déstabilisation d’un État membre ».
C’est ainsi qu’à l’issue de cette réunion, la conférence a pris un certain nombre de décisions. Elle a notamment décidé de l’envoi à Bissau, d’une mission des Chefs d’États et de gouvernements dirigée par le président de la Conférence, afin de transmettre au président Vaz les décisions de la présente conférence.
En l’occurrence, le fait que la conférence condamne la décision de limoger le Premier ministre Aristide Gomez, tout en réaffirmant son soutien à ce dernier et à son gouvernement notamment pour poursuivre leurs efforts pour l’organisation de l’élection présidentielle dont elle confirme le maintien de la date au 24 novembre.
Tout en exigeant la démission immédiate du Premier ministre nommé le 29 octobre, la Conférence a tenu à rappeler au président Vaz, que depuis le 23 juin 2019, ce dernier n’est que président par intérim et par conséquent, tous les actes qu’il aura à prendre doivent être contresignés par le Premier ministre, afin de lui conférer un caractère légal.
Enfin, la Conférence a salué le professionnalisme des éléments de l’ECOMIB tout en encourageant le Forces de défense et de sécurité de Guinée Bissau, « à continuer d’observer une attitude de neutralité dans cette crise politique ».

Alhassan

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