Hommage posthume à Maman ABOU

C’était un jour du mois de juillet 2001. Le jeune professeur de philosophie des lycées fraichement rentré de Côte d’Ivoire et appelé du Service Civique National au ministère de la Communication, frappait à la porte du Directeur de Publication du journal Le Républicain, M. Maman Abou.

J’ai été recommandé par mon Directeur, mon parrain M. Idimama Kotoudi journaliste et écrivain de son état, à qui je n’ai eu de cesse d’exprimer mon désir ardent d’apprendre le journalisme. Il finit par céder. Il y a exactement 19 ans jour pour jour. Hommage à l’homme qui m’a ouvert les portes de son organe et qui a guidé mes premiers pas dans le métier de journaliste.

Au Niger, le combat pour l’enracinement de la démocratie, du processus de décentralisation et de renforcement et de la citoyenneté a été conduit très tôt par des citoyens, des hommes et des femmes, qui ont véritablement  incarné les valeurs républicaines. Un homme a, singulièrement incarné tous les combats.

En effet,  Maman Abou le Directeur de Publication de l’Hebdomadaire le Républicain, a été de tous les fronts, au point d’apparaître aujourd’hui, aux yeux de tous, comme l’icône emblématique de la bonne gouvernance. Trois moments structurent sa trajectoire biographique ces dernières années : la lutte pour les droits de l’homme, la promotion des valeurs républicaines et la dénonciation de la corruption. Dès l’instauration du pluralisme intégral, Maman Abou milite dans les organisations qui luttent pour la promotion des droits de l’homme, comme l’Association Nigérienne pour la promotion des Droits de l’Homme (ANDDH), dont il est membre fondateur. Il était de toutes les marches, de toutes les manifestations et de tous les procès. Parallèlement à ce combat, la création de son journal, en 1991, lui ouvrit des larges perspectives pour promouvoir les valeurs républicaines. Sa participation à la Conférence nationale souveraine où il dirigea la « Commission Crimes et Abus Economiques et Sociaux-politiques », s’inscrivait dans ce combat. De cette Commission, il a acquis une conscience aigüe du bien public, de la République et de la bonne gouvernance. Intègre jusqu’aux os, il sera tout au long des régimes qui se sont succédés, le bras sécuriser de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption au sommet de l’Etat. Il va, coup sur coup, révéler des affaires de corruption et de détournement des deniers publics impliquant mettant en cause de hautes personnalités de l’Etat, affaires dont les plus célèbres sont : Zainab, LAP et PSOPS,MEBA…Aujourd’hui, le combat de Mama Abou que certains journaux occidentaux nomment-à juste titre- « Le Diderot du Niger », en référence à ce grand philosophe français des Lumières qui valorisa l’idée de liberté et émancipa le citoyen européen des chaînes de la servitude sous toutes sous formes, le combat de Mama Abou, dis-je, se concentre sur la lutte pour la transparence et l’intégrité dans la gestion des finances publiques.

Et la constitution d’une société civile active dans la lutte pour la bonne gouvernance  lui beaucoup, car il a patiemment, inlassablement, par le biais duRépublicain, forgé les représentations des Nigériens sur les questions de l’Etat, de l’intérêt général et de la démocratie. La nouvelle dynamique enclenchée depuis l’affaire MEBA et récemment celle du MDN dont il a levé le lièvre, quant à la transparence et la bonne gestion des finances publiques s’inscrit dans la droite ligne du combat qu’il a mené auRépublicain pour que la République soit désormais le cadre indépassable de l’épanouissement du citoyen nigérien.

Repose en Paix mon Patron, mon Grand frère, mon Berger !

Gorel Harouna in

http://www.mutations-niger.com

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