Agadez : mission de la Plateforme nationale des femmes G5 Sahel

Prendre la mesure de la situation des femmes et filles de la Région, favoriser davantage l’émergence d’un leadership féminin local

Le mercredi 19 mai 2021, la salle des conférences de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de la capitale de l’Aïr a servi de cadre à la tenue d’un panel d’échanges qui a réuni une mission conduite par la Plateforme nationale des Femmes G5 Sahel et les femmes et filles leaders de région d’Agadez. Au centre de cette rencontre la prévention des conflits et la consolidation de la paix, la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation et bien d’autres défis de l’heure.
Cette mission nationale, faut-il le souligner, est composée de cinq femmes dites championnes. Il s’agit de : Mme Massoudou Tani Abdelkader, coordonnatrice de la Plateforme nationale des Femmes G5 Sahel ; Mme Barry Bibata Niandou, ancienne ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant ; Mme Katambé Mariama, commissaire à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ; Mme Mariama Moussa, présidente de l’Ong SOS Femmes et Enfants Victimes de Violences Familiales (FEVVF) ; et Hadiza Amadou Maïga, promotrice de Hadyline Création et de présidente du Forum national pour l’autonomisation de la femme (FONAF).

Plusieurs allocutions ont été prononcées au cours de la cérémonie d’ouverture de ce panel d’échanges.
Dans son intervention, le gouverneur de la région d’Agadez M. Sadou Soloké a insisté sur le rôle de la femme dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.
Selon la coordonnatrice de la Plateforme nationale des Femmes G5 Sahel, Mme Massoudou Tani Abdoulkader, situant les objectifs de cette mission, il s’agit de créer une dynamique transversale et horizontale entre les membres de cette délégation nationale et les femmes et filles leaders de la région d’Agadez, afin que les premières s’imprègnent des réalités des secondes et que ces dernières s’inspirent des modèles nationales ici présentes.

Au cours de ce panel d’échanges riches en contributions sur les thématiques ci-dessus évoquées, les préoccupations et défis de la région d’Agadez ont été passés au crible. Ces défis ont pour noms : la pauvreté, la sous-scolarisation des filles, le chômage des jeunes, le trafic et la consommation des stupéfiants par les jeunes notamment les jeunes filles et le banditisme sur certains axes routiers de la région, pour ne citer que ceux-là. C’est là un terreau favorable à l’extrémisme violent et à la radicalisation. D’où l’urgence de trouver des solutions à ces grands maux ci-dessus cités. Ces solutions passent par la protection et le maintien des filles à l’école, le renforcement des capacités des initiatives locales en matière d’autonomisation des femmes et des filles, la création d’emplois, l’accompagnement à la reconversion professionnelle des personnes vivant jusque-là des activités liées à la migration désormais aux arrêts du fait de la mise en application la loi anti-migratoire, et la poursuite et l’intensification des messages de paix par les initiatives locales de prévention des conflits à l’image du comité régional de vigilance.

Aussi, les panélistes ont-elles lancé un appel aux pouvoirs publics afin de renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité afin de lutter efficacement contre le trafic et la consommation des stupéfiants et d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur les axes routiers de la région d’Agadez.
Pour ce qui est des recommandations formulées, elles ont été adressées principalement aux autorités locales et nationales et aux partenaires techniques et financiers pour la multiplication des projets en vue de renforcer la résilience des communautés, principalement celle des femmes face aux différents chocs et menaces du moment.

Ce panel d’échanges interactifs a permis également aux femmes championnes et femmes et filles leaders de la région d’Agadez de s’enrichir les unes des autres. Si les femmes championnes se sont appropriées de la situation de leurs interlocutrices, ces dernières ont trouvé en leurs vis-à-vis des modèles à copier.
La fin de la mission de la Plateforme des Femmes G5 Sahel dans la région d’Agadez a été sanctionnée par des visites de terrain. C’est ainsi que la délégation conduite par Mme Massoudou Tani Abdoulkader a visité successivement le centre de transit et d’orientation (CTO) des migrants mineurs non accompagnés logé dans l’enceinte de la direction régionale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant d’Agadez, et deux groupements féminins animés par des transformatrices des produits agroalimentaires. Au niveau CTO, d’amples explications ont été données à la délégation des femmes championnes, sur les conditions d’accueil, de séjour et de rapatriement de migrants mineurs non-accompagnés.
Au niveau des groupements féminins visités, la mission de la Plateforme nationale des Femmes G5 Sahel s’est imprégnée de leurs conditions de travail, a apprécié la qualité des produits fabriqués, et recueilli leurs préoccupations afin de les transmettre à qui de droit pour les aider à les surmonter.
Il faut noter que cette mission de la Plateforme nationale des Femmes G5 Sahel a été rendue possible grâce au soutien financier de l’USAÏD à travers son programme intitulé Partenariats pour la paix (P4P) exécuté dans quatre pays de l’espace G5 Sahel, à savoir le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

Oumarou Kané

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