Niger : une nouvelle mine d’uranium s’ouvrira entre Agadez et Arlit

Photo d'illustration
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La compagnie canadienne Global Atomic Corporation ouvrira une nouvelle mine d’uranium dans le nord Niger, entre la ville d’Agadez et celle d’Arlit. Les travaux de la mine qui s’appellera « DASA » commenceront en mai 2023, selon le PDG de Global Atomic. Une compagnie déjà dans le collimateur de la jeunesse d’Agadez suite au lancement d’un appel d’offre d’emploi jugé « discriminatoire » pour les jeunes diplômés de la région.

La compagnie minière Global Atomic Corporation, en partenariat avec l’Etat du Niger, a créé une société qui s’appelle « SONIDA » pour la construction et l’exploitation de la nouvelle mine dans la région d’Agadez. L’annonce a été faite le 12 août dernier par le Président Directeur Général (PDG) de Global Atomic Corporation, Stephen Roman, à la sortie d’une audience avec le Ministre nigérien des affaires étrangères, assurant l’intérim du Premier Ministre.

« C’est un très bon projet et nous sommes très contents de commencer ce projet qui renforce le très bon partenariat entre le Canada et le Niger », a affirmé Stephen Roman, à sa sortie d’audience. Selon lui, les travaux de la nouvelle mine d’uranium commenceront dès 2023 et la production en 2025.

Global Atomic dans le collimateur de la jeunesse d’Agadez

La compagnie minière Global Atomic semble perdre déjà la crédibilité qu’elle n’en a eu aux yeux de la jeunesse d’Agadez. En effet, les structures régionales de la jeunesse ont contesté un appel d’offre d’emploi lancé par la société pour le recrutement des agents de la nouvelle mine, dont un Ingénieur de Mines, un AMT Porion Mines, un AMT Topographie et un AMT Aérage. Au regard des critères exigés (entre autres : être âgé de 50 ans au plus ; avoir une expérience d’au moins 3 ans, 5 ans ou 10 ans, selon le poste) pour les postes à pourvoir, les jeunes d’Agadez estiment que Global Atomic « exclue d’avance les jeunes diplômés » de la région et « ne favorise aucune perspective de développement local ».

« Plus jamais de sociétés qui viennent exploiter nos richesses sans prendre en compte notre développement », ont défendu les structures de la jeunesse et de sans-emploi d’Agadez.

                             
des responsables des structures de la jeunesse d’Agadez, dénonçant la discrimination de l’appel d’offre de Global Atomic à leur égard

Pour ces structures, l’appel d’offre lancé par Global Atomic est « discriminatoire » à l’égard des jeunes diplômés et « met à mal les principes de la décentralisation », mais aussi viole le principe d’équité et d’égalité des chances.

Le seul espoir de la jeunesse s’éteint

Pour le Secrétaire Général de l’association régionale des sans-emploi, Moussa Bilal Ibrahim, « après la fermeture des mines d’AZELIK, d’IMOURAREN S.A et de la COMINAK, la société Global Atomic était le seul espoir de la jeunesse de la région d’Agadez ». Un espoir qui s’éteint, selon lui, en constatant avec surprise « un avis d’appel d’offre codifié de la société décortiquant des critères de sélection des postes qui interpellent toute personne consciente ». Moussa Bilal Ibrahim estime que Global Atomic « est mal partie avec un schéma connu de tous aujourd’hui. Une conversion camouflée des anciens agents de la COMINAK programmés par le DRH issu de cette génération et recruté à cet effet ».

Appelant au départ du DG et du DRH de Global Atomic Corporation, la jeunesse d’Agadez demande à ce qu’elle soit « responsabilisée et mise dans ses droits ». Ces structures estiment que les jeunes diplômés d’Agadez ont « les compétences nécessaires pour faire fonctionner n’importe quelle entreprise ou société ». C’est pourquoi demandent-elles aux responsables de la compagne Global Atomic de « respecter et faire respecter le principe d’équité et d’égalité des chances pour les jeunes diplômés demandeurs d’emploi de la région d’Agadez ».

                       
les jeunes d’Agadez participant à la déclaration de leurs structures

Pour rappel, la compagnie minière a reçu, en juin dernier, une lettre d’intention pour l’achat de 2,1 millions de livres d’uranium sur six ans au Niger. Le capital initial nécessaire pour la construction de la mine « DASA » est estimé à 207,6 millions de dollars, selon une étude de faisabilité publiée en décembre 2021, citée par l’Agence Ecofin. Un montant récupérable au bout de trois ans après le début de la production, précise la même étude.

Ahmadou Atafa
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