
La région d’Agadez accueille un nombre important de migrants dont la prise en charge, surtout celle des mineurs, est souvent problématique aussi bien pour l’État que pour ses partenaires. Reportage sur les traitements des enfants migrants dans les centres d’accueil d’Agadez avec un zoom sur la difficile prise en charge de ceux refoulés d’Algérie.
Les autorités algériennes expulsent régulièrement vers le Niger des milliers de migrants qu’elles déversent au « point Zéro », localité située à 15 kilomètres d’Assamaka, la première ville nigérienne à la frontière algérienne. Parmi les vagues de refoulés, plusieurs centaines d’enfants qui, par la suite, sont transférés à Agadez en vue de leur renvoi vers leurs pays d’origine. Avant Agadez, ces migrants passent des jours, voire des semaines, à Arlit. Tout un parcours qui se passe dans des conditions de prise en charge le plus souvent assez difficiles, malgré les efforts de l’État et de ses partenaires. Pour arriver à Assamaka à partir du « point zéro », c’est tout un parcours de combattant qui demande beaucoup de courage et d’énergies avant de pouvoir affronter d’autres difficultés à Arlit et à Agadez.
Assamaka, fin et début d’un calvaire interminable
Assamaka est une petite ville à environ 212 kilomètres d’Arlit. C’est cette localité du Niger qui donne une lueur d’espoir aux migrants abandonnés à la frontière algérienne. L’espoir d’être sauvés de l’austérité de l’environnement où les menacent plusieurs dangers : soif, faim, égarement… et mort, au milieu de nulle part. Une fois gagner la ville d’Assamaka, les migrants se sentent alors soulagés et voient la fin de leur calvaire. Or, pour beaucoup, c’est là que commence un nouveau calvaire avant leur transfert à Arlit, puis à Agadez. Dans la petite ville d’Assamaka, ils n’apprécient guère les conditions dans lesquelles ils sont pris en charge.
Koné A, 15 ans, vient de la Côte d’Ivoire. Il retrace son parcours du « point zéro » à Agadez : « on nous a refoulés d’Algérie. On nous a laissés à 15 kilomètres d’Assamaka. On a marché jusqu’à Assamaka. Arrivé à Assamaka, on a fait un mois deux semaines et trois jours là-bas dans le camps de OIM (organisation internationale pour les migrations – ndlr). On nous a mis dans gros camion pour venir à Arlit. Arrivé à Arlit, on a fait un mois là-bas. Ils nous ont mis dans le bus encore pour venir à Agadez aujourd’hui ».
Koné déplore les conditions de vie à Assamaka. « Assamaka n’est pas bon. Tout le temps il y a l’eau chaude. Pour se laver, c’est pas bon. On ne se lave pas tous les jours », regrette-t-il avec un peu de colère. Cependant, il dit être content d’arriver à Agadez, parce que : « ici, c’est une grande ville. On mange comme on veut et on dort comme on veut. Et puis, il y a l’eau ici et tout, tout », se réjouit-il.
Le jeune ivoirien qui a abandonné l’école en classe de CE1 voulait rejoindre son grand frère en Italie. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui avait envoyé de l’argent pour pouvoir le rejoindre, nous a confié Koné qui projetait s’inscrire dans une école italienne avant de pouvoir travailler. Il a dû passer par plusieurs villes, notamment de la Côte d’Ivoire et du Mali, pour se retrouver en Algérie puis à Agadez au Niger.
Konaté I, un autre Ivoirien de 17 ans est aussi l’un des migrants refoulés d’Algérie. Il voulait aussi aller en Italie. Mais, contrairement à Koné, lui, n’a pas de frère ni de connaissance en Italie. Son séjour à Assamaka ne lui évoque pas un bon souvenir.
« À Assamaka, il n’y a pas de manger, il n’y a pas d’eau, on se lave pas. Tu peux même faire deux semaines tu te laves pas ». Il avait le même projet que Koné. C’est à dire, une fois en Italie, il espérait s’inscrire dans une école et, après, travailler.
Konaté I. estime, par ailleurs, que l’Algérie n’a pas le droit de les refouler, car ils y étaient juste de passage. « On passe seulement. C’est pas pour rester (en Algérie – ndlr »,explique-t-il. A présent, selon ses dires, il souhaite rentrer en Côte d’Ivoire pour reprendre l’école. En même temps, il ne pense pas abandonner de si tôt l’aventure de la migration.
L’insupportable vie à Assamaka
Limamo, un jeune sénégalais, nous a raconté qu’ils ont fait trois semaines à Assamaka avant d’être acheminés à Arlit, puis à Agadez. Il affirme avoir vu des migrants qui sont morts à Assamaka à cause de la fatigue. Abandonnés au « point zéro », Limamo et ses camarades ont parcouru à pieds les 15 km pour se rendre à Assamaka, où les conditions de vie lui semblent difficiles.
« Assamaka c’est pas bien. Il n’y a pas de manger normal, pas bien dormir, toujours zigzag, beaucoup de personnes sont mortes à Assamaka. Des migrants. Parce qu’ils sont fatigués », a-t-il témoigné avec beaucoup de tourments. « Le Directeur de l’OIM à Assamaka n’est pas bon », ajoute le sénégalais.
Heurté par ces tristes conditions, Limamo appelle les autorités de les faire rentrer, lui et les autres migrants, dans leurs pays respectifs.
« Un plat pour 12 personnes »
Souleymane, Gambien, fait aussi partie des migrants rapatriés d’Algérie et fraîchement arrivés à Agadez. Le Gambien était en Algérie pour travailler dans les chantiers de construction. Lors de leur rapatriement, Souleymane et ses camarades ont été frappés et dépouillés de leurs biens (argent, téléphones etc) en Algérie, nous dit-il. Ils sont arrivés au Niger avec « rien », regrette-t-il. Il témoigne qu’ils sont plus de mille personnes qui sont venus à Assamaka où ils ont passé trois semaines.
« À Assamaka, il n’y a pas de manger. Assamaka c’est pas bon. On dort à l’hôpital ou au marché. Le directeur de OIM à Assamaka, c’est pas bon. Ils ne nous assiste pas. Il faut une semaine, deux semaines ou un mois pour bénéficier de l’assistance de l’OIM ». Ce qu’il déplore le plus, c’est la ration alimentaire. Là-bas, on ne mange pas à sa faim, selon Souleymane : « un plat pour 12 personnes à Assamaka ».
« C’était difficile »
Âgé de 18 ans, Mamadou M. D. vient de la Guinée Conakry. Avec ses compagnons, ils ont quitté Arlit à 5 h du matin et sont arrivés à Agadez à 13h. Comme tous ses camarades, il ne garde pas un bon souvenir quant aux conditions de vie à Assamaka.
« La vie de Assamaka, c’est difficile. Là-bas, il n’y a pas l’eau. Si tu n’as pas l’argent aussi, tu vas même pas manger bien. À Assamaka c’est comme ça. Parce qu’il y a beaucoup de personnes là-bas. Pour avoir manger là-bas, c’est très difficile », raconte-t-il tout de go.
Le jeune Guinéen nous a confié avoir passé un mois, deux semaines et trois jours à Assamaka. Une seule phrase pour résumer la vie de là-bas : « c’était difficile ». Par ailleurs, il se sent un peu soulagé de se retrouver à Agadez.
« J’ai été attrapé en Algérie. C’est OIM qui nous a amené ici [à Agadez – ndlr]. Les Algériens nous ont déposés à 15 kilomètres d’Assamaka. On a marché pour rentrer à Assamaka. OIM nous a pris là-bas. Ils nous ont embarqués dans un camion, on est venu jusqu’à Arlit. À Arlit, on nous a embarqués dans un bus qui nous a amenés jusqu’à Agadez ici », a retracé le jeune Mamadou M. D.
Pour se retrouver à Agadez, « le voyage, c’était bien. Les conditions, c’était bien. On nous donne à manger et à boire », apprécie-t-il. Il souhaite par ailleurs retourner dans son pays, la Guinée.
Quelle assistance pour ces enfants migrants une fois à Agadez ?
À Agadez, tous ces migrants sont hébergés et pris en charge dans les centres de transit de différents organismes humanitaires ou au niveau de la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant. Dans la ville d’Agadez, nous avons également rencontrés des responsables de ces différents centres qui nous ont parlé de l’assistance qu’ils apportent aux enfants migrants.
Selon le Chargé du Bureau UNHCR-Agadez, M. Mahamad Nour Abdoulaye, les enfants bénéficient de l’attention particulière dans le cadre de la fourniture des besoins, notamment l’assistance multisectorielle en leur faveur.
« Au niveau de notre bureau, nous avons des enfants non-accompagnés et des enfants séparés, ce qu’on appelle, en sigles, les ENA et les ES. Nous mettons un accent tout particulier sur ces enfants qui sont environ 19 ici au niveau de la région d’Agadez, sous notre protection », nous a expliqué le Chargé du Bureau UNHCR-Agadez.
Ce sont les enfants de 8 à 17 ans qui sont dans le Bureau de l’UNHCR – Agadez qui, pour la plupart, sont des enfants soudanais, étant donné que les réfugiés soudanais sont en nombre élevé à Agadez, selon Mahamad Nour Abdoulaye. En dehors des enfants soudanais, il y a cependant une minorité d’autres enfants qui proviennent d’autres pays, précise-t-il.
À la date du 10 juillet 2023, plus de 600 enfants sont dans le centre humanitaire et le camp de passage de l’UNHCR, selon les chiffres donnés par Mahamad Nour Abdoulaye.
Il y a quelques années, l’UNHCR, avec la collaboration de l’UNICEF a ouvert une « case spécialement protection » pour les enfants non-accompagnés et les enfants séparés, a révélé l’humanitaire. Selon lui, « ces enfants sont gardés et ils bénéficient de toute l’attention ».
Une assistance multisectorielle
« Ça fait quelques jours, il y a eu quelques contraintes (…) au niveau de l’UNICEF et nous avons collaboré avec la DRPE (Direction Régionale de la Protection de l’Enfant) pour qu’une partie de ces enfants, c’est à dire des enfants de moins de treize (13) ans, soient relocalisés au niveau de centres de transit et d’orientation de la DRPE. Ils sont environ six (6) et les autres ont été tous réinstallés au niveau du centre humanitaire dans une case appropriée pour eux », rappelle Mahamad Nour Abdoulaye.
Selon lui, ces enfants sont pris en charge. « Du point de vue alimentaire, ils bénéficient des repas chauds, donc trois fois par jour, comme les autres réfugiés. Du point de vue détermination des réfugiés, nous travaillons avec le gouvernement en vue d’accorder une attention aussi particulière à la détermination du statut des enfants ». « Donc, ils ont accès à la santé, comme les autres enfants, notamment les Nigériens ». Mais aussi à l’éducation. « Ils bénéficient de l’éducation au niveau des établissements publics de l’État ». Sur ce plan, nous dit Mahamad Nour, le Bureau de l’UNHCR, assisté par ses partenaires intervenant dans ce domaine, notamment l’UNICEF et la DRPE, assure un suivi de ces enfants au niveau de ces établissements.
Assistance aux enfants nigériens en situation de migration interne ou transfrontalière
Parmi les acteurs humanitaires rencontrés, Souleymane Issaka, Divisionnaire en charge de la protection de l’enfant à la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant d’Agadez. Il nous a parlé de différents types d’aides qu’ils apportent aux enfants migrants.
À Agadez, la Direction de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant intervient dans les questions migratoires depuis 2014 à travers le centre de transit et d’orientation (CTO) créé en 2014 avec les premières opérations de refoulement des migrants nigériens vivant en situation irrégulière en Algérie, nous a fait savoir Souleymane Issaka. C’est à partir de cette même année que « nous avons commencé aussi à prendre les enfants non accompagnés, les enfants seuls et les enfants victimes de traite », souligne-t-il. Ce sont principalement les enfants nigériens en situation de migration, qu’elle soit interne ou transfrontalière, qui sont pris en charge par la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant.
« On leur offre un certain nombre de services. Et le premier de ces services, c’est l’hébergement au niveau de notre centre qui a une capacité d’accueil de 50 lits, mais qu’on peut étendre à plus en cas de nécessité. À part ça, il y a aussi ce que l’on appelle le screening médical, c’est à dire que tous les enfants que nous accueillons bénéficient de l’assistance sanitaire. S’il y a nécessité même d’hospitaliser ou de référer vers un centre de santé plus spécialisé pour la prise en charge, nous le faisons. Et bien-sûr, il y a l’alimentation et des kits non vivres » énumère Souleymane Issaka.
À part cela, poursuit-il, « il y a aussi ce que nous appelons l’ouverture de dossiers de protection ». Selon lui, tous ces enfants qui sont sur la route migratoire et qui sont aussi victimes de traite ont un vécu, que ce soit dans leurs villages d’origine ou bien à travers toute la route migratoire. « Donc, il y a un certain vécu que nous essayons de retracer à travers ce que nous appelons des histoires de vie. Et ces histoires de vie se font à travers des entretiens spécialisés. Et toutes ces informations se retrouvent en fin de compte dans ce que nous appelons des dossiers de protection », explique le Divisionnaire en charge de la protection de l’enfant. « C’est pour que nos collègues vers qui nous référons ou bien nous transférons ces dossiers puissent continuer la prise en charge. Et ces dossiers concernent spécifiquement les enfants non accompagnés et les enfants seuls », précise-t-il.
Souleymane de souligner que c’est en suivant toutes les procédures, notamment les procédures standards professionnelles, et en lien avec les conventions internationales auxquelles le Niger a souscrit que se fait cette prise en charge. Aussi, précise le divisionnaire, il y a l’intervention de plusieurs acteurs. « Mais, le point le plus important, c’est l’ordonnance de retour en famille. Tous les enfants qui passent au niveau de centre sont aussi signalés au niveau du cabinet du juge de mineurs qui prend l’ordonnance de retour en famille. C’est à dire il ordonne à ce que tous ces enfants que nous accueillons retournent dans leurs familles », a-t-il détaillé.
588 enfants accueillis depuis le début de l’année 2023, et 2 285 en 2022 dans le centre de transit
Le centre de transit et d’orientation pour enfants créé en 2014 a été réhabilité en 2020 avec l’appui technique et financier de l’UNICEF. Le centre est au niveau de la direction de la promotion de la femme et de la protection de l’enfance qui se trouve au quartier Toudou. Ledit centre enregistre chaque année un nombre important d’enfants, selon le divisionnaire Souleymane Issaka.

« En 2022, par exemple, nous avons accueilli 1 305 garçons et 980 filles. De janvier 2023 à juin 2023, nous avons accueilli 588 enfants en situation de migration. Parmi ces 588 enfants, il y a 397 garçons et 191 filles. Parmi ce 588, il faut noter qu’il y a 81 enfants qui ont été victimes de traite et qui ont été mis à notre disposition par le parquet », révèle le divisionnaire. Selon lui, quand les enfants victimes de la traite sont identifiés au niveau de la brigade de mineurs de la gendarmerie ou de la police, et les enfants et les auteurs de la traite sont transférés au niveau du parquet. « Et c’est le parquet, à travers le service social ou le juge de mineurs, qui les met à notre disposition pour qu’on puisse les faire retourner chez eux ».
Des inquiétudes et difficultés…
Malgré les efforts que déploie la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant d’Agadez pour apporter assistance aux enfants, plusieurs difficultés entravent le processus de prise en charge des enfants migrants.
« Les principaux défis auxquels nous sommes confrontés, c’est l’insuffisance du personnel. Parce qu’au niveau de la direction, nous ne sommes que quatre (4) titulaires et le besoin est là. Parce que tout ce que nous avons comme travailleurs sociaux, c’est à dire nos collègues qui vont sur le terrain pour l’identification des enfants en situation de migration, sont payés sur fonds UNICEF. Ce sont des prestataires de services. Donc, aujourd’hui, si cet appui arrive à être coupé par le partenaire, ça va être un véritable problème en terme d’identification et de prise en charge de tous ces enfants en situation de migration », lance Souleymane Issaka.
Au-delà de l’insuffisance des ressources humaines, il y a aussi des problèmes en terme de ressources financières « parce qu’aujourd’hui la migration, malheureusement, ce n’est pas uniquement la région de Zinder qui est pourvoyeuse d’enfants », avance le divisionnaire. Il illustre : « un moment, on a même accueilli des enfants de Abala – Filingué (région de Tillabéri – ndlr). Ce qui fait que si nous faisons des prévisions uniquement sur la base des enfants en provenance de Zinder, il se peut qu’au cours de la prise en charge il y ait des enfants des autres régions du pays. Et là, ça empiète beaucoup sur le budget programmé ».
Les enfants exposés à divers dangers
Un autre problème, c’est le nombre élevé des enfants en situation de migration dans la commune d’Agadez. « Tous ces enfants-là, peut-être qu’ils sont dans la perspective de continuer sur l’Algérie, mais c’est en milliers qu’on les dénombre au niveau de la commune d’Agadez. Et malheureusement, ces enfants sont aussi dans une situation qui les expose à beaucoup de dangers », alerte le divisionnaire Souleymane Issaka. « Et il n’y a pas beaucoup de réponses précises par rapport à la prise en charge de ces enfants-là qui sont en situation de migration interne », s’inquiète-t-il.
Devant cet état de fait, Souleymane Issaka appelle les partenaires à être « constants » dans le financement des activités de la direction, mais aussi « de continuer cet appui, qu’il soit logistique, financier ou même technique ». Souleymane reconnaît, par ailleurs, que l’État fait de son mieux pour apporter une réponse adéquate à la question migratoire. « Mais, le personnel est vraiment insuffisant », insiste-t-il. Pour le divisionnaire, « aujourd’hui, si les partenaires coupent le financement pour la prise en charge de travailleurs sociaux qui vont aller faire des détections actives pour identifier tous ces enfants-là, ça va être un préjudice énorme en terme de réponse à toutes les questions de protection de l’enfant ».
Le refoulement des migrants vers Agadez reste une préoccupation majeure pour la région en particulier et pour le Niger en général qui récolte les conséquences de la politique européenne d’externalisation des frontières et de tous les mécanismes mis en place pour stopper le phénomène de la migration irrégulière. Tous ces mécanismes mettent à mal le respect des droits des enfants du fait de l’incapacité de l’État et des ses partenaires à leur assurer une prise en charge effective.
Reportage réalisé par Ahmadou Atafa dans le cadre du Projet Dialogues Migrations de CFI.
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