Les coiffures africaines, surtout tchadiennes sont ces dernières années influencées par des modèles occidentaux. Ce phénomène est perceptible dans les salons de coiffure, dans les rayons des boutiques cosmétiques où, l’on vend de plus en plus des produits occidentaux. Les tresses sur des cheveux naturels sont du moins rares à notre époque. Pourquoi les filles sont-elles de plus en plus attirées par les coiffures occidentales ?
Les perruques ont remplacé les fils que les grands parents utilisaient. Cette tendance est dans une certaine mesure, une perte d’identité culturelle. L’accessibilité aux perruques est, selon certaines filles la raison de leur attirance vers les coiffures occidentales. A force de les utiliser, l’habitude s’installe. Adolescente, Nembaye Joceline justifie son influence : « depuis que je me suis habituée aux perruques, je n’arrive plus à supporter les simples tresses, car pour moi, se faire belle nécessite l’utilisation des perruques. Donc en tant que jeune fille, l’élégance et la beauté sont toujours accompagnées des perruques ». Selon Narmadji Zita, détentrice d’un salon de beauté au quartier Moursal à N’Djaména, 99% des jeunes filles qui viennent dans les salons de coiffure ne sollicitent que des coiffures modernes. « C’est ce qui fait aussi vivre notre affaire » dit-elle avec sourire aux lèvres.
La tendance aux tresses modernes est donc accentuée par l’accessibilité et le coup des produits de coiffure synthétique. La modernité est justifiée sous cet angle par un goût de la gent féminine pour la coiffure occidentale. L’influence de la coiffure africaine par celle importée de l’occident doit être vue comme toute autre déperdition culturelle. C’est une réalité qui passe presque inaperçue aux yeux de beaucoup de promoteurs culturels. Un autre fait qui se rattache à ce phénomène est que, dans nombre d’expositions, les traits de la coiffure africaine particulièrement tchadienne ressortent. Dans les concours de mode et autres défilés artistiques, les coiffures africaines sont dans certains cas mises en exergue.
Selon la fondatrice de l’institut de beauté BCBG, Philomène Djimbaye, il est vrai que la tendance est orientée à une certaine époque vers les coiffures européennes mais il faut relativiser. Pour elle, il y a une sorte de revalorisation des tresses naturelles. Son institut promeut les coiffures africaines à travers des modèles artistiques inspirés des styles 100 % africains. Mme Djimbaye développe un métissage qui, selon elle intéresse de plus en plus les femmes.
La coiffure tchadienne sous la pression de l’intégration culturelle devient une identité culturelle qu’un simple art d’arranger les cheveux. Si certaines filles pensent que c’est l’habitude qui s’installe, il faut que la revalorisation passe par une promotion. Certains instituts de beauté optent pour un métissage pour aimer les coiffures africaines et donc tchadienne. C’est le cas de BCBG qui a partagé longtemps ses expériences dans les grandes rencontres de mode.
Article paru sur tchadinfos.com
Cet article est publié dans le cadre du projet Naila (Nouveaux acteurs de l’information en ligne en Afrique). Il s’agit d’un projet de CFI comprenant 11 médias africains dont Aïr Info
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