Le monde est confronté à une flambée des prix alimentaires inédite pour la décennie passée. Les épisodes de sécheresse, les catastrophes naturelles ainsi que l’augmentation des prix de l’énergie avaient déjà entraîné une hausse drastique des prix l’année dernière. Un seul homme porte la responsabilité du niveau sans précédent qu’atteignent aujourd’hui de nouveau les prix alimentaires : Vladimir Poutine.
Le président russe mène une guerre d’agression injustifiée contre l’Ukraine. Il y ordonne le bombardement d’habitations et de maternités tout comme l’assassinat d’hommes, de femmes et d’enfants. Et il est responsable du fait que des habitants du monde entier souffrent de la faim à cause de cette guerre d’agression. Car l’Ukraine est l’un des plus importants greniers du monde.
Des silos à grain, des tracteurs et des champs sont délibérément détruits par l’armée russe. Les agriculteurs ukrainiens ne peuvent plus semer à cause de la guerre. La faim est employée en tant qu’outil de guerre. En février, la Russie a interrompu ses propres exportations de nombreuses sortes de céréales.
La guerre en Ukraine risque donc également d’anéantir les moyens de subsistance des habitants sur le continent africain, dans le monde arabe ainsi que dans d’autres parties du monde qui importent une grande partie de leur blé d’Ukraine et de Russie, du blé en provenance de ports qui ne sont plus accessibles actuellement. Depuis le début de la guerre, les prix mondiaux du blé ont augmenté d’un tiers et le prix des engrais qui était d’ores et déjà très élevé a connu une hausse encore plus nette.
La Russie prétend que ce sont les sanctions européennes envers Moscou qui ont engendré cette augmentation du prix du blé. Or, aucune des sanctions ne cible directement l’approvisionnement en nourriture. L’Europe et l’Occident ont répondu à la guerre d’agression du président Vladimir Poutine en établissant des sanctions spécifiquement dirigées contre les architectes russes de cette destruction.
Nous ne voulons pas de guerre, ni celle-ci, ni aucune autre guerre.
Car nous sommes attachés à la foi, exprimée par la communauté internationale dans la Charte des Nations Unies, « dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ».
Et les opposants à cette guerre sont également nombreux en Russie. Le président Vladimir Poutine le sait aussi. C’est justement la raison pour laquelle il a décrété que cette guerre n’a pas le droit d’être qualifiée comme telle dans son pays.
Ce qui se produit dans un coin du monde a des répercussions immédiates à un autre endroit. Nous devons donc assumer ensemble, en tant que communauté internationale, des responsabilités les uns pour les autres. Cela commence par la crise du climat que nous ne saurons surmonter qu’ensemble. Et c’est également le cas pour cette guerre.
La guerre d’agression du président Vladimir Poutine n’est pas un sujet qui concerne uniquement l’Europe ou l’Occident. Elle nous touche tous : en affaiblissant le droit international, ce qui porte un coup à la sécurité de notre monde, ainsi qu’en provoquant une hausse des prix du blé, qui attise la faim, la souffrance et l’instabilité.
Rester neutre n’est pas une solution, c’est un luxe qui se traduit par la faim.
Nous, en Allemagne, ferons en tout cas tout ce qui est en notre pouvoir pour que d’autres personnes innocentes n’aient pas à souffrir de la guerre d’agression du président Vladimir Poutine. Nous continuerons d’une part à nous engager en faveur d’un commerce international ouvert et transparent, permettant une distribution juste des denrées alimentaires. Le stockage et les embargos, même s’ils s’expliquent dans certains cas, ne font en effet qu’aggraver la situation pour tous.
L’Allemagne poursuit d’autre part ses efforts afin de lutter directement contre la guerre et la dénutrition à travers le monde : nous sommes le deuxième pays donateur d’aide humanitaire et le deuxième bailleur de fonds du Programme alimentaire mondial. Ces dernières années, nous avons investi tous les ans environ deux milliards d’euros dans le monde en faveur de l’alimentation et du développement rural. Et nous allons cette fois aussi déployer toutes nos forces pour atténuer les répercussions de la guerre céréalière.
Car nous avons tous intérêt à ce que la guerre d’agression du président Vladimir Poutine n’occasionne pas encore plus de souffrance, de famines et de crises que ce n’est actuellement le cas. Nous devons y œuvrer ensemble.
Par Katja Keul, ministre adjointe aux Affaires étrangères, et Niels Annen, secrétaire d’État parlementaire auprès du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement
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