Réunis ce vendredi 23 août 2024, des médecins et pharmaciens nigériens ont exprimé leur mécontentement face à un arrêté signé le 30 mai 2024 par la ministre de la Fonction publique, qui prévoit le recrutement par concours de 74 médecins spécialistes et 10 pharmaciens. Ils réclament un retour au système d’ancienneté et dénoncent le rejet de nombreux dossiers pour des motifs jugés injustifiés.
Les professionnels de la santé, réunis en association, rappellent qu’ils avaient initialement refusé de déposer leurs dossiers en attendant une dérogation pour un recrutement sans concours, suivant le principe d’ancienneté en vigueur depuis deux décennies. Ils ont finalement été rassurés par les propos du Chef de l’État, le Général de brigade Abdourahmane Tiani, qui avait soutenu cette approche.
Cependant, à leur grande surprise, dénoncent-ils, l’arrêté n° 0767/MFPT/E du 29 juillet 2024 a rejeté massivement les dossiers des médecins spécialistes au motif de non-présentation du diplôme de doctorat d’État en médecine, alors que seule une copie du diplôme de spécialisation était requise, selon eux, citant l’arrêté initial. « Malgré la demande des structures syndicales et associatives du secteur de la santé ainsi que du ministère de la santé [visant à] permettre aux candidats de compléter leurs dossiers, le ministère de la fonction publique est resté sur sa position », déplorent les professionnels de la santé.
Les médecins et pharmaciens dénoncent également les « manœuvres de division enclenchés par certains sous couverts du ministère de la fonction publique », qu’ils considèrent comme une tentative de briser leur unité et leur morale. Ils rejettent le concours prévu pour le 24 août 2024 et appellent à l’annulation de ce processus, invitant les autorités « à faire des économies au trésor publique en retournant les frais alloués à ce recrutement ou à les diriger vers le fond de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP) ».
Ils exhortent le Chef de l’État à « prendre la question en main » pour faire respecter les principes d’équité et de transparence dans le recrutement, tout en soulignant l’urgence de recruter les 2000 médecins non encore intégrés à la fonction publique, afin de combler le manque de personnel dans les nouvelles infrastructures sanitaires du pays.
Par ailleurs, les médecins et pharmaciens ont salué la récente décision gouvernementale de réduire de 50% les coûts des prestations de soins dans les structures publiques.
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