Nous apprenons que des bérets verts, ces forces spéciales de l’armée de Terre des Etats-Unis qui sont à Niamey, à Agadez mais aussi au sud-est du Niger, ont tué onze terroristes de Boko Haram dans un combat survenu en décembre dernier à Diffa.
L’information tenue secrète a été révélée par le journal The New York Times dans sa livraison d’hier (Ndlr : 14 mars). Les combats menés conjointement avec les forces militaires nigériennes se sont déroulés exactement le 6 décembre 2017, a précisé le journal.
En confirmant cela, Samantha REHO, responsable de communication de AFRICOM, révèle que les militaires américains présents au Niger ne sont plus là pour faire de la figuration.
C’était en octobre 2015 que le Niger et les Etats-Unis avaient signé un accord militaire dit de « sécurité et de bonne gouvernance » qui prévoit que les deux pays » travaillent ensemble sur la lutte contre le terrorisme ». L’une des clauses de cet accord est dédiée à la formation des militaires nigériens dans la lutte contre le terrorisme. Mais cet assaut des Bérets verts aux côtés des éléments de forces armées du Niger contre les terroristes de Boko Haram ouvre un nouveau chapitre sur la présence militaire américaine au Niger.
Rappelons que quatre soldats américains et cinq de leurs collègues nigériens ont perdu la vie le 4 octobre 2017 dans une violente attaque terroriste survenue à Tango Tango. « C’est cette attaque lâche qui a donné une autre orientation à la présence américaine chez nous », nous a confié en off un responsable militaire du Niger.
Outre les Américains, les Français comptent aussi une base sur l’aéroport de Niamey à partir duquel décollent leurs avions de chasse de type Rafale et des drones. Il faut signaler que dans le cadre de Barkhane, la France exploite aussi une base militaire située à Madama, au nord du Niger. Idem pour l’Allemagne qui a commencé la construction d’une base aérienne logistique d’appui à la Minusma, la mission onusienne au Mali. Et enfin, une probable présence militaire italienne mais que refuse toujours de reconnaitre ouvertement le gouvernement nigérien.
Ibrahim Manzo DIALLO
