Drame de Tera : Le silence des agneaux

Samedi 27 novembre 2021. Tera pleure ses fils. Tout le Niger est sous le choc. Trois morts. Plusieurs blessés. Des jeunes nigériens sont tombés sous des balles « amies ». Pas celles de ces marchands d’illusions qui tuent et endeuillent en toute impunité. Mais les balles de ceux qui doivent les protéger contre la tyrannie des terroristes.

Oui ! Ces jeunes ont été lâchement tués pour avoir osé dire NON ! Non à ces convois de véhicules qui n’apportent aucune amélioration au drame et cauchemar qu’ils vivent depuis des années. Non, à cette coopération militaire qu’ils ne comprennent plus et que leurs gouvernants peinent à leur expliquer ! Non, à ces contrats de défense léonins que leurs parlementaires n’ont jamais approuvés !
C’est pourquoi, meurtris et sous-informés, les jeunes de Tera, tout comme ceux de Dosso sont devenus exigeants et vindicatifs. Ils ne veulent plus des forces militaires étrangères sur les terres de leurs ancêtres.
Après le drame, l’émoi fait place à la confusion. Des gendarmes nigériens assurent n’avoir pas tiré. Les militaires français aussi. Des témoins sur place sont quant à eux formels : « les militaires français se sont regroupés et ont tiré sur la foule ».
Et que dit l’exécutif nigérien ? Rien ! Juste un laconique communiqué, insipide et inopportun, publié pour dire qu’une enquête sera ouverte.Une semaine après, aucune ligne n’a bougé.

Peu à peu, la vie quotidienne reprend.
Ce drame comme tant d’autres sera vite oublié. D’ici peu, personne n’en parlera. Les défenseurs des Droits de l’homme se taisent. L’Assemblée Nationale aussi. Les partis politiques, tous bords confondus, minimisent le drame, préférant en lieu et place des invectives inutiles et puériles.
Tout porte à croire qu’au Niger, les citoyens, repus de maux, ont même perdu la force de gémir ! Ils trouvent toutes ces bavures « normales », voilà pourquoi personne ne s’en émeut ! Ils pensent que se taire est la meilleure réplique oubliant leur droit à la justice, à la transparence. A la VIE décente tout simplement.

Jody Foster alias Clarice Starling, héroïne du film de Jonathan Demm adapté du livre « Le Silence des Agneaux » nous rappelle pourtant tout le drame du silence. « J’habitais une ferme, disait Jody. Et j’entendais souvent les animaux bêler jusqu’au jour où ils vont à l’abattoir. Ce que je trouvais insoutenable après l’abattage, c’était le silence des agneaux…»

DIM

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