Ali Marounfa, plus connu sous le pseudonyme d’Ali Téra, a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey le lundi 29 avril dernier suite à ses déclarations sur BBC Afrique Hausa concernant la situation sécuritaire dans la région de Tillabéri. Cette arrestation marque un nouveau chapitre dans la vie tumultueuse de cet ancien opposant politique.
Interpellé le 25 avril dernier par la Police Judiciaire, Ali Marounfa, également connu sous le nom d’Ali Téra, a été placé sous mandat de dépôt et écroué à la prison civile de Niamey, lundi dernier, après avoir été entendu par le juge. Les charges qui pèsent contre lui découlent de ses déclarations dans un reportage de BBC Afrique Hausa. Dans ces déclarations, le cyberactiviste a abordé la situation sécuritaire dans la région de Tillabéri, une zone en proie à l’insécurité dans la zone des trois frontières, entre le Burkina, le Mali et le Niger.
Ancien membre de la diaspora nigérienne aux États-Unis, Ali Téra s’était fait connaître sur les réseaux sociaux en tant que critique virulent de l’ancien président Issoufou Mahamadou, alors qu’il était actif au sein du parti d’opposition Lumana de Hama Amadou. Après avoir été expulsé en 2017 vers le Niger, il avait été condamné à une peine de prison ferme. Après trois ans à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, il a bénéficié d’une liberté provisoire en octobre 2021.
La trajectoire d’Ali Téra a alors été marquée par son rapprochement avec l’ancien président Mohamed Bazoum, sous le régime duquel il avait été nommé conseiller présidentiel. Cette collaboration avait surpris de nombreux observateurs politiques, mais elle semble aujourd’hui éclipsée par son arrestation, survenue après le renversement du régime de Bazoum par le coup d’État de juillet 2023, mené par le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dirigé par le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle de Mahamadou Issoufou puis de Mohamed Bazoum.
Pour rappel, le journaliste et directeur de publication du journal nigérien « L’Enquêteur », Soumana Idrissa Maiga, a également été déposé, le même jour, à la prison civile de Niamey. Il est, quant à lui, accusé d’ « Atteinte à la Défense Nationale » pour avoir rapporté des informations du journal français « Le Figaro » sur l’installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur des bâtiments officiels nigériens. Une arrestation que qualifie Reporters Sans Frontières (RSF) d’arbitraire, demandant l’abandon des charges retenues contre le journaliste et sa libération immédiate.
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