Depuis quelques jours, Agadez, la cité légendaire de l’Aïr est en fête. Une fête pas comme les autres. Une fête qui exprime la foi inaltérable d’un peuple, fruit et artisan d’une culture séculaire qui résiste à l’usure des ans.
Le Bianou symbolise, selon certaines sources, l’accueil que les habitants de Médine ont réservé au Prophète Mohamed (Saw), le 18 juin 622, lors de son hégire. Il marque aussi le début du nouvel an musulman et du calendrier musulman. Il donne droit chaque année à trois semaines de réjouissances dans une ambiance de danse et de chants.
Le Sultan de l’Aïr, son Altesse Elhadj Ibrahim Oumarou Ibrahim, en véritable gardien de la culture et des traditions locales, est à la tête du comité de la fête de Bianou. « Le Bianou est l’âme de la ville d’Agadez », explique Bianou Ousmane, un jeune leader d’Agadez très engagé dans la promotion et la conservation de la culture locale. Oui, le Bianou, c’est l’expression de la richesse culturelle des Agadassawa, ce formidable peuple issu du brassage millénaire entre Touaregs, Haoussas et Songhaï. Un peuple qui demeure, malgré le modernisme, fortement conservateur.
Hommes, femmes, et enfants, jeunes et moins jeunes dansent dans leurs plus beaux accoutrements à travers les artères de la ville. Dans la poussière de ce carnaval, les troupes de danseurs de deux blocs – celui de l’Est et celui de l’Ouest – rivalisent de cadences, de rythmes, d’éloges, de danses et surtout d’habillements.
Ici, contrairement à ce que dit l’adage. C’est l’habit qui fait le moine. « Un bon conservateur de la tradition doit mettre l’argent nécessaire pour s’offrir une vraie tenue », affirmait Elhadji Magalam Moussa dit Hanas, plusieurs fois lauréat du concours de la meilleure tenue. Il en est fier : « Je dépense beaucoup d’argent pour bien m’habiller pendant les derniers jours qui symbolisent la fin du Bianou ». Le prix d’un tel sacrifice : « Pas moins de huit cent mille francs CFA la tenue ! Je ne regrette rien car c’est l’unique façon de respecter ma tradition et de rendre hommage à mes ancêtres ».
Selon plusieurs participants, Il est temps que la fête de Bianou devienne un produit touristique de valeur qui fera venir des nigériens d’autres régions et au-delà des touristes d’autres pays.
DIM
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