Le Niger annonce une plainte contre RFI pour « incitation au génocide »

Le gouvernement nigérien a décidé de porter plainte contre Radio France Internationale (RFI), qu’il accuse d’ « incitation au génocide et au massacre intercommunautaire ». L’annonce a été faite ce jeudi 12 décembre, à l’issue du Conseil des ministres présidé par le Général Abdourahamane Tiani.

Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les autorités ont dénoncé une « vaste campagne de désinformation » orchestrée par RFI. Cette dernière est accusée d’avoir diffusé des contenus jugés « honteux à relents génocidaires », visant à « dresser les populations entre elles » et à « créer des sentiments de rejet entre les communautés ».

Le Conseil des ministres affirme que RFI, qualifiée de « propagande de la politique extérieure de la France », aurait utilisé des « apatrides » comme relais pour diffuser des informations biaisées. Les autorités évoquent des publications sur les réseaux sociaux, notamment des images de villages brûlés, rappelant selon elles les « atrocités des missions colonisatrices ».

« Cet organe de presse est devenu un instrument d’incitation au massacre et au génocide, comme ce fut le cas dans certains pays qui souffrent encore des stigmates de ces atrocités », précise le communiqué. Ces agissements pourraient, selon les autorités, être soumis à des poursuites pénales.

C’est dans ce sens que le gouvernement a décidé de saisir la justice pour des faits d’ « incitation au génocide et au massacre intercommunautaire ».

Efforts de communication militaire

Cette décision fait suite aux annonces récentes, par RFI et autres médias internationaux, d’un lourd bilan humain à la suite des présumées attaques dans les localités de Chatoumane et Libiri, dans la région de Tillabéri, les 10 et 11 décembre 2024. Ces informations ont été fermement démenties par l’armée nigérienne dans son bulletin d’informations couvrant la période du 8 au 11 décembre.

RFI est déjà suspendue au Niger depuis le 3 août 2023, au lendemain du coup d’État du 26 juillet contre Mohamed Bazoum.

Au cours de la réunion, le Conseil des ministres a, par ailleurs, salué les « efforts remarquables » des forces de défense et de sécurité dans les zones d’opérations. Des bulletins d’information sécuritaire sont publiés deux fois par semaine pour tenir la population informée de la situation sur le terrain, a-t-il précisé.

A propos de Ahmadou Atafa 895 Articles
Journaliste Fact-checker - Blogueur - Communicateur basé au Niger.

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