Alors que l’opération militaire est censée avoir chassé les djihadistes du Mali, il apparaît que ces groupes poursuivent leurs activités au sud, voire même également au nord, sous forme de cellules plus réduites.
L’opération Barkhane a permis de stopper l’avancée des groupes terroristes vers le sud et le centre du pays. Elle a aussi ouvert la voie à l’organisation d’élections grâce à l’accord de paix préliminaire signé à Ouagadougou en 2013. Mais aujourd’hui, l’activité terroriste au Mali n’est plus une question exclusivement liée au nord du pays ou à la présence de la force militaire.
“Depuis 2015 avec la signature des accords de paix il était prévu un processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des acteurs armés signataires de cet accord, ce qui n’a pas pu être fait,” explique Baba Dakono chercheur à l’Institut d’études de Sécurité (ISS).
“Il y a aussi la question d’Iyad Ag Ghali qui n’a pu être résolue et on sait qu’il a une grande influence sur de nombreux acteurs terroristes notamment le front de Libération du Macina qui agit au centre”, poursuit-il. Il est par ailleurs, selon le chercheur que de nombreux chefs de groupes armés ne contrôlent pas l’ensemble de leurs éléments et que certains mènent des actions isolées.”
L’Etat malien sous les feux des critiques
D’autres analystes accusent l’État malien de ne pas s’impliquer suffisamment dans la lutte contre ces groupes.
Mamadou Rabadan Diarra, consultant indépendant en sécurité, va jusqu’à critiquer la communauté internationale : “Ces groupes terroristes sévissent aujourd’hui au Mali parce que tout simplement il n’y a pas une volonté politique ferme de la part de l’Occident et de la part des autorités africaines de lutter contre ces gens-là, parce qu’ils font du chantage.”
Mamadou Rabadan Diarra dénonce par exemple les privilèges qu’accordent les autorités maliennes à certains terroristes. “A partir du moment où quelqu’un tue, on accepte cette personne dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale et quand il n’est pas content, il retourne encore prendre les armes.
Et ça va continuer.” Il se montre également critique vis-à-vis de la force Barkhane : “l’opération reste impuissante parce qu’elle est malheureusement dictée par les politiques.”
La seule solution que préconisent nos deux interlocuteurs pour anéantir les groupes terroristes au Mali et dans toute la région, c’est la mise en place effective de la force conjointe G5 Sahel. Une force qui pourrait, selon eux, corriger les manquements de Barkhane.
DW
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