Après Franckfort, Cologne, notre confrère et activiste Ibrahim Manzo Diallo, membre de Alternative Espaces Citoyens et de Alarme Phone Sahara, a animé hier soir une troisième conférence à l’Université d’Osnabrück en Allemagne. Devant plusieurs dizaines d’étudiants du Master Migrations Internationales, M. Diallo a longuement expliqué les méfaits de la politique antimigratoire de l’Union européenne farouchement menée par certains pays africains tel que le Niger. » La ville d’Agadez est aujourd’hui la nouvelle frontière de l’Europe. Le droit à la mobilité des citoyens ouest africains est en danger permanent. D’énormes moyens sont mis à contribution pour dissuader les voyageurs ouest africains à leur arrivée à Agadez. Les routes balisées qui mènent vers la Libye ou l’Algérie sont contrôlées. Ce qui pousse les migrants dits « illégaux » à emprunter des voies suicidaires. Des voies qui tuent « , a fait remarquer Ibrahim. Il a poursuivi en disant qu’il est grand temps que les médias du nord s’intéressent de près aux drames qui surviennent dans le désert du Niger, de l’Algérie et de la Libye. » Ce n’est pas seulement la mer qui tue. Ils sont nombreux ces jeunes africains qui ont eu le désert comme dernière demeure et le sable comme linceul. Pourquoi personne n’en parle ? « , a t-il martelé.
A la question d’une étudiante de savoir ce que font les autorités locales face à tout ce flux de migrants, M.Diallo a répondu : » que depuis des siècles la ville d’Agadez accueille des voyageurs venus de tous bords. Elle a toujours été une terre d’hospitalité. Mais actuellement les élus d’Agadez s’alarment devant le confinement grandissant de ces migrants, candidats au départ bloqués, des retournés volontaires et des réfoulés dans l’attente d’un retour au bercail. A ceux-là s’ajoutent des réfugiés venus du Darfour. Tous attendent d’être aidés ! « , a expliqué M.Diallo.
Avant d’avouer : » le problème est que les autorités locales attendent aussi désespérement un appui réel de l’État et de ses partenaires pour leur venir en aide ». « A ce titre un espace de 5 hectares a été concédé par la municipalité d’Agadez afin de créer un cadre d’accueil digne à tous ces migrants », a précisé le conférencier.
Après l’Université d’Osnabrück, notre confrère est attendu ce soir à l’Institut des Études Africaines de Bayreuth et dans les prochains jours à Berlin, Bochum, Hambourg, Rostock et Nuremberg.
La Rédaction
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