« La maitrise de la gestion des déchets en Afrique nécessite une coordination africaine des gestionnaires des déchets », estime Sorry Camara, président du CAGEDEA

Le 1er Juillet 2023 marque l’an 1 du Cadre des Gestionnaires des Déchets de l’Afrique, CAGEDEA en sigle. A l’occasion de cette date anniversaire, M. Sorry Camara, président du cadre de gestionnaire des Déchets d’Afrique (Cagedea) répond aux questions de Aïr Info. 

 

– Aïr Info : Parlez-nous un peu du CAGEDEA

Né de la volonté des Gestionnaires des Déchets en Afrique, le CAGEDEA est une organisation socioprofessionnelle des Acteurs de l’Environnement et assainissement en Afrique. Il est créé en 2020 et formalisé à travers une Assemblée Elective le 1er Juillet 2022 à l’hôtel Calavi à Cotonou au Bénin.
En effet, le CAGEDEA est mis en place par les gestionnaires des déchets de 34 pays africains, les membres sont notamment les entreprises, les associations, les centres de recherche et formation, les cabinets d’études et des structures médiatiques intervenant dans la chaîne de valeur de l’assainissement en Afrique. La mission du CAGEDEA est de fédérer et coordonner les efforts des acteurs du secteur d’assainissement, de promouvoir la gestion dans les villes secondaires, de développer les filières de gestion et valorisation des déchets, de promouvoir le financement et la réduction des risques des catastrophes en Afrique.

– En tant que Président de cette grande organisation panafricaine, quel regard faites-vous aujourd’hui dans le secteur d’assainissement en Afrique ?

D’abord il faut souligner que la dernière décennie connaît une croissance rapide de la population africaine, du taux d’urbanisation ainsi que de l’exode rural. Avec ces phénomènes, l’Afrique connait une forte production des déchets dans les différents secteurs d’activité. Mais les pays africains sont confrontés aujourd’hui au problème de gestion de leurs déchets. Les contraintes technique, logistique, humaine, institutionnelle, réglementaire et juridique, politique et financière, caractérisent les difficultés rencontrées dans le secteur d’assainissement en Afrique. Aujourd’hui, 35 pays africains ont tenté des législations et réglementations dans le secteur d’assainissement qui ont montré des limites par manque de synergie et de coordination des mesures prises au niveau africain.

– Quelles sont les activités que votre organisation a réalisées cette année ?

Le CAGEDEA à travers ses instances a réalisé plusieurs activités, notamment la formation de plus de 100 acteurs de l’environnement sur les questions de l’eau et de l’assainissement ; l’organisation de plusieurs ateliers et tables rondes sur les questions de gestion durable et intégrée des déchets ; la participation dans plusieurs forums et ateliers dans la sous-région dont le panel du haut niveau sur la protection du fleuve Niger au Mali, la 2eme édition du forum Week Eco en côte d’ivoire, la participation en temps que partenaire à la première édition du festival de la mode et recyclage ; et nous sommes intervenus en tant qu’expert sur la question de la gestion des dechets lors de la celebration de la journee Internationale/de la Femme Rurale en RDC. Nous avons développé des partenariats et nous continuons de finaliser plusieurs accords, notamment.

– Quelles sont les difficultés que le CAGEDEA a aujourd’hui ?

D’abord nous sommes une jeune organisation qui est en train de se structurer et de mettre en place des démembrements. Nous avons quelques difficultés financières par rapport à la réalisation de certaines de nos activités, notamment les études et recherches, la formation et les équipements dans le secteur. Nous continuons également à mettre en place toutes les commissions et tous les comités de travail qui sont encore lents.

– Quelles sont les priorités pour cette année ?

Nous avons pour priorité cette année de doter le CAGEDEA de son plan stratégique 2024-2028, d’informer et sensibiliser les parties prenantes, de valoriser les solutions qui existent en matières de gestion et valorisation des déchets en Afrique, d’appuyer la gestion des Déchets dans les villes secondaires et de promouvoir le financement dans le secteur d’assainissement en Afrique.

– Est-ce que nous pouvons avoir une Afrique propre et assainie ?

Bien-sûr ! Pour cela, il faut des reformes et la mise en place des mécanismes tenant en compte tous les paramètres. La maitrise de la gestion des déchets en Afrique nécessite une coordination africaine des gestionnaires des déchets impliquant tous les organisations et acteurs intervenant dans la chaine de valeur de l’assainissement.
En outre, il faut définir une politique africaine de la prévention, gestion et valorisation des déchets ; élaborer des stratégies de gestion des déchets dans les différents secteurs d’activité ; créer un Fonds Africain de l’Assainissement pour financer les programmes d’assainissement en Afrique ; mettre en place des commissions et comités de thématiques…

– Quel est votre message en ce jour de l’anniversaire de l’organisation que vous présidez en Afrique ?

Au nom de l’équipe dynamique du CAGEDEA et du Bureau Exécutif au niveau Africain, nous remercions tous les membres et partenaires du CAGEDEA qui n’ont ménagé aucun effort pour la mise en place et le fonctionnement du CAGEDEA. Nous saluons les efforts des gestionnaires des déchets en Afrique qui contribuent à l’amélioration du cadre de vie de la population ; nous invitons également tous les acteurs de s’impliquer davantage dans la dynamique déjà construite.
Je finis par saluer le courage des volontaires et bénévoles qui sont aujourd’hui les citoyens modèles de salubrité en Afrique.

Tazolt Green

A propos de Ahmadou Atafa 623 Articles
Journaliste Fact-checker - Blogueur - Communicateur basé au Niger.

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