En visite au Niger, les premiers ministres du Burkina Faso et du Mali se disent convaincus que l’Alliance des États du Sahel (AES) se transformera en une « fédération ».
Le chef du gouvernement du Burkina Faso, Me Apollinaire Joachim Keleyem de Tambela, et celui du Mali, Dr. Choguel Kokala Maiga, séjournent depuis le 29 décembre au Niger dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié. Les deux personnalités, accompagnées de leur homologue du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, ont été reçues en audience, ce 30 décembre, par le chef de l’État, le général Abdourahamane Tiani. À l’issue de cette audience, les premiers ministres burkinabè et malien ont indiqué que le général Tiani les a rassurés de la détermination de trois chefs d’État des pays de l’Alliance des États du Sahel à faire avancer cette Alliance qu’ils ont lancée en septembre 2023.
« Nous sommes convaincus maintenant que nous irons vers la fédération qui est notre rêve à tous », a déclaré Me Apollinaire à la sortie de l’audience. « Il faut que nous aboutissions à cette fédération là », ajoute-t-il indiquant que le général Tiani les a rassurés de sa détermination à aller de l’avant. « Donc (…) vous avez affaire [à] un homme très déterminé et qui connaît la géopolitique, qui connaît les enjeux et les risques et qui est déterminé à aller de l’avant », a dit Me Apollinaire.
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Avancer vers un avenir meilleur…
Le chef du gouvernement burkinabè s’est dit « très satisfait » des échanges avec le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avant d’exhorter le peuple nigérien à soutenir ce dernier et inviter les acteurs de médias à œuvrer dans ce sens.
Selon lui, il faut que les Nigériens soutiennent leur chef de l’État, « parce que les menaces sont réelles ». « Ceux qui ne se retrouvent pas, dont les intérêts sont mis en jeu, ne dorment pas. Donc c’est à vous les hommes de presse de convaincre vos concitoyens que leur avenir, c’est entre les mains du Président Tiani et ensemble nous pourrons avancer vers un avenir meilleur pour les retrouvailles des peuples de l’AES », a conclu le premier ministre du Burkina Faso.
Accélérer le développement socio-économique
Le chef du gouvernement malien a, pour sa part, indiqué que l’AES « est très avancée en matière de collaboration sur les questions de défense et de sécurité ». Selon lui, dans l’espace de l’AES, « les militaires sont à près de 100% de leur travail ». Mais, souligne Dr. Choguel, les peuples doivent gagner la paix. Et, « pour gagner la paix, nous avons besoin d’une intégration totale et complète dans tous les secteurs de développement économique et social », relève-t-il. C’est là, un des points évoqués au cours de l’audience avec le président de transition du Niger.
Selon, Dr. Choguel Kokala Maiga, avec le président du CNSP, ils ont aussi souligné l’importance que « les multiples richesses de notre espace qui a près de 80 millions d’habitants, près de 2,8 millions de km2 et d’innombrables ressources minières non exploitées (…) puisse[nt] être conjugué[es] à cette volonté inébranlable des dirigeants et des peuples pour obtenir un large développement économique et social accéléré ».
L’une des grandes priorités ayant aussi fait l’objet de l’entretien avec Tiani, c’est de faire en sorte que « l’ensemble des populations de l’espace du Sahel puissent travailler dignement, se prendre en charge et donner de l’emploi à l’ensemble de citoyens ».
Faire comprendre que « l’avenir du monde, c’est l’Afrique »
Le premier ministre malien a aussi fait savoir que le chef de l’État nigérien a attiré leur attention « sur le fait qu’aujourd’hui toute l’Afrique regarde les États du Sahel, toute la diaspora africaine regarde les États membres du Sahel ». « Nous n’avons donc pas droit à l’échec », soutient le diplomate.
« Nous sommes en train d’accomplir sous la haute direction de nos trois chefs d’État une mission de haute portée et historique, de portée politique, pour qu’enfin, l’Afrique qui est le berceau de l’humanité puisse retrouver son entière confiance en elle-même, pour que tout le monde comprenne que l’avenir du monde, c’est l’Afrique », a déclaré le chef du gouvernement malien.
« Actuellement, c’est dans les conférences internationales qu’on nous mette dans la tête que vous voyez, toutes les grandes puissances viennent en Afrique. Mais il faut que ce soit les Africains qui se disent que nous sommes l’avenir du monde. Nous avons une chance historique de créer les conditions d’une prospérité large pour l’ensemble des hommes qui se réclament de l’Afrique à l’intérieur, comme dans la diaspora ».
Selon Dr. Choguel Kokala Maiga, l’entretien avec le général Abdourahamane Tiani a été clos par la prise d’un « engagement sur la fidélité inébranlable de nos dirigeants, de nos peuples pour que cette mission soit effectivement une réussite ». « Nous savons que les peuples attendent cette union il y a longtemps, depuis les indépendances. Aujourd’hui nous avons une chance à ne pas rater pour l’histoire », a conclu le premier ministre du Mali.
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