
Prévue se tenir à Niamey ce 25 janvier 2024, la rencontre du Niger avec la CEDEAO n’a pas eu lieu. Pour cause, une partie de la délégation de l’institution communautaire n’a pas honoré le rendez-vous. Lors d’un point de presse, le premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, a alors déploré jeudi « une mauvaise foi » de l’organisation n’aidant pas le Niger à sortir des sanctions qu’elle lui a imposées au lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023.
La rencontre devait porter sur les questions devant permettre la levée des sanctions infligées au Niger par les organisations sous-régionales, à savoir la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’union monétaire ouest-africaine (UEMOA). Mais, hormis la partie togolaise, la délégation de la CEDEAO censée participer à ces négociations n’est pas arrivée à Niamey.
« En dehors du Togo qui a accepté de faire le déplacement, la CEDEAO, malheureusement, n’est pas arrivée », a fait constater le premier ministre. Selon lui, la partie absente a « prétexté de n’avoir pas l’autorisation de survol et d’atterrissage sur notre territoire ». Ce qui, selon Lamine Zeine, « n'[est] pas fondé ». Et pour appuyer ce propos, le premier ministre a brandi les copies des autorisations données à la délégation de la CEDEAO, notamment à la partie togolaise représentée par le ministre des affaires étrangères, Pr. Robert Dussey, et à celle de Sierra-Leone qui s’est absentée.
« Nous sommes dans l’obligation de constater qu’il y a une mauvaise foi de cette organisation et probablement les pays qui sont derrière et qui poussent à ne pas permettre à ce que notre pays qui a fait le choix d’aller dans le sens de la souveraineté puisse sortir de cette traque de punition qu’on lui impose », a déploré le premier ministre.
« Le Niger qui a été injustement frappé par des sanctions qui n’ont aucune base légale a tout fait pour que, dans le cadre de cet espace communautaire, je n’oublie pas l’UEMOA, nous puissions arriver à nous comprendre. Mais malheureusement, on n’en est pas encore là », conclut Lamine Zeine.
Par ailleurs, le premier ministre Lamine Zeine a profité de cette sortie pour remercier le Togo, « ce pays ami qui a toujours œuvré pour la paix », pour son engagement et sa présence à travers son ministre des affaires étrangères pour les négociations.
Pour rappel, dans le cadre de ces négociations, la CEDEAO exige la libération du président déchu Mohamed Bazoum pour lever ses sanctions qui éprouvent le Niger, mais, qui, jusque-là, fait preuve de résilience. Le 8 janvier dernier, le juge d’instruction du tribunal militaire a accordé une « liberté provisoire » à Salem, le fils du président Bazoum qui était détenu à la résidence présidentielle au même titre que ses parents. Ces derniers y restent toujours séquestrés alors que Salem a été remis aux autorités togolaises aussitôt que la justice a ordonné sa libération.
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