Beaucoup de nigériens défilent, depuis un certain temps, à la Commission de la Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (CoLDEFF) pour diverses raisons. Certains y sortent avec une obligation de revenir dans quelques jours pour payer, tandis que d’autres continuent directement à la case prison. Etant dans le premier lot, votre serviteur que je suis a rendez-vous ce matin à la COLDEFF, avec la possibilité de continuer dans les geôles de cette institution, car n’étant pas en mesure de payer les 1.500.000 FCFA que me réclame son Secrétaire Général. Mais, de quoi s’agit-il au fait ?
Par TRADAM
Il y a un peu plus de dix (10) ans, l’Hebdomadaire « le Canard libéré » dont je suis le fondateur et le Directeur de publication, proposait à l’ARTP, actuel ARCEP, la réalisation de publi-reportages sur ses objectifs et missions ainsi que sur la perception et l’utilité de cette structure aux yeux des utilisateurs de la téléphonie cellulaire. Qui dit publi-reportage dit nécessairement rémunération. C’est dans ce cadre que le Canard libéré a proposé une facture de cinq (5) millions sur trois (3) mois, soit douze (12) publi-reportages.
En définitif, la direction de l’ARTP a réduit la facture de cinq (5) à trois (3) millions pour la même période d’activité. Un premier chèque de 1.500.000 FCFA a été émis au nom de Canard libéré, et un deuxième chèque a également été émis. Cinq (5) ans plus tard, soit en 2017, une inspection effectuée au niveau de l’ARTP accuse monsieur ‘’Tradam’’ d’avoir touché le chèque en lieu et place de Canard libéré. L’inspecteur, semble-t-il, demande un remboursement des deux (2) chèques.
Aujourd’hui, sept (7) ans après, les résultats de l’inspection refont surface. C’est dans ce cadre que je me suis retrouvé le lundi 18 mars 2024 dans les locaux de la COLDEFF, précisément dans le bureau de son Secrétaire Général pour m’entendre dire que je dois rembourser au plus tard aujourd’hui, jeudi, la somme de 1.500.000 FCFA.
Passer l’étonnement, je lui pose la question de savoir, s’il a les copies des chèques en sa possession, car de mémoire, je ne me rappelle même plus si les chèques ont été émis au nom du Canard libéré ou de Tradam, comme il le dit, en lui faisant comprendre que Tradam n’est ni une société, ni un nom, mais plutôt un acronyme, donc impossible à libeller sur un chèque. Sa réponse fut : « non ». Je lui pose aussi la question de savoir s’il connait le lien qu’il y a entre le Canard libéré et Tradam ? Sa réponse fut également : « non ».
De même, je lui rappelle le principe élémentaire d’une inspection, d’être à charge et à décharge, en lui disant que, n’eut été aujourd’hui (ndlr : le lundi 18 mars 2024), je n’ai jamais eu vent d’une quelconque inspection qui m’incrimine et cela depuis sep (7) ans. Dans sa réponse, il reconnait lui-même le principe du contradictoire lors d’une inspection. Il ajoute, comme pour me compléter, que le demandeur de l’inspection n’a pas, pour des raisons propres à lui, jugé utile d’engager des poursuites, d’où son classement sans suite.
Et, pour mettre fin au débat qui est en train de s’installer entre lui, moi et un de ses agents, il annonce qu’en principe, il n’y a même pas à polémiquer entre nous. Leur principe de travail est simple : j’ai été indexé dans un rapport, je dois payer, un point, un trait. Libre à moi, si je veux par la suite, de poursuivre l’Etat. Je lui fais comprendre, malgré tout, que le Journal dont il est question ici, à savoir le Canard libéré, a cessé de paraitre depuis 2014, et même celui qui l’a remplacé en 2017, le Matinal, bat de l’aile entre le manque de publicité, les arriérés de salaire et de nombreux mois d’arriéré de loyer, ajouté à la situation actuelle du pays, je ne vois aucune possibilité de lui trouver 1.500.000 FCFA qui est du reste un dû pour le Canard libéré dont je suis le fondateur et le Directeur de publication.
En écrivant ces quelques lignes, mon objectif est d’abord de déplorer la manière dont on a procédé (surtout dans mon cas) et ensuite, d’expliquer moi-même les raisons qui m’auraient éventuellement amené dans les geôles de la COLDEFF afin d’éviter les rumeurs, les spéculations, les interprétations de mauvaise foi, les ragots qui font que toute personne convoquée par la COLDEFF est perçue comme un ‘’voleur’’ et un ‘’détourneur de biens publics’’.
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