Le gouvernement nigérien a, par un décret, établi un Comité Interministériel de Pilotage pour le rapatriement des nigériens en situation de détresse à l’étranger. Cet arrêté, signé le 16 avril 2024, vise à organiser et à faciliter le retour, l’accueil, l’acheminement et la réinsertion sociale des citoyens nigériens confrontés à des difficultés hors de leurs frontières, notamment les mendiants.
Ce comité, placé sous l’autorité du Premier Ministre et Ministre de l’Économie et des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine, sera assisté par un Comité Technique dédié à la mise en œuvre opérationnelle de ces missions humanitaires.
Les principales responsabilités du Comité Interministériel incluent le « recensement des nigériens éligibles au rapatriement, la coordination des opérations de retour et d’accueil, ainsi que la réintégration sociale des rapatriés ». Ces actions, concernant « exclusivement les Nigériens en détresse », se dérouleront « conformément aux conventions internationales ratifiées par le Niger » et en collaboration étroite avec les États d’accueil, précise, en son article 3, l’arrêté consulté par Aïr Info.
Parallèlement, le Comité Technique sera chargé de soutenir le Comité Interministériel en menant des études, en élaborant des recommandations et en soumettant des rapports d’activités périodiques. Les autorités estimant que son rôle contribuera à une gestion efficace et coordonnée des opérations de rapatriement et à la lutte contre le phénomène de la mendicité sur le territoire national.
Des représentants de différents ministères et organisations internationales compétentes sur les questions humanitaires participeront activement aux travaux des comités, pour ainsi garantir une « approche inclusive ».
L’arrêté prévoit, par ailleurs, le financement des activités des comités par le budget de l’État, pour matérialiser cette volonté de rapatriement et de réintégration.
La mendicité des Nigériens dans la sous-région prend depuis quelques années des proportions significatives, avec un nombre croissant de personnes s’adonnant à cette pratique dans les pays voisins. Cette situation expose ces personnes à des risques majeurs tels que l’exploitation, la traite des êtres humains et les abus de tout genre. En outre, leur présence prolongée dans d’autres pays pourrait générer des tensions sociales et économiques, tant pour les communautés hôtes que pour le Niger lui-même. Sur le plan national, la présence de ressortissants nigériens en situation de mendicité à l’étranger soulève des préoccupations sur la réputation et la sécurité des citoyens à l’étranger, ainsi que la nécessité de mettre en place des mesures pour faciliter leur retour et leur réintégration sociale dans leur pays d’origine.
Ce n’est pas pour la première fois que le Niger procède au rapatriement de ses mendiants à l’étranger. En 2022, des milliers de personnes avaient été rapatriées de plusieurs pays de la sous-région par des vols initiés par les autorités de l’époque.
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