À la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) a exprimé ses préoccupations quant à cette liberté au Niger. Dans un communiqué, le Réseau nigérien a interpellé le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) afin qu’il prenne des mesures concrètes pour protéger la liberté d’expression et garantir le respect des droits fondamentaux des journalistes dans le pays.
Le thème de cette année, choisi par l’UNESCO, met en lumière l’importance cruciale du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale. Cependant, note le RJDH, la célébration de cette journée intervient cette année « dans un contexte de raidissement de la liberté de la presse » au Niger.
Depuis l’arrivée au pouvoir du CNSP à la suite d’un coup d’État en juillet 2023, le paysage médiatique nigérien a connu un durcissement inquiétant, au même titre que pendant les régimes précédents. Les récentes arrestations de Soumana Maiga, Directeur de Publication du Quotidien Privé l’Enquêteur, et d’Ousmane Toudou, journaliste interpellé pour une publication en ligne, ont suscité une profonde inquiétude au sein de la communauté journalistique nigérienne.
Dans ce contexte, le RJDH a fermement condamné ces arrestations, soulignant qu’elles constituent une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, garanties par la loi nigérienne. Il a appelé le CNSP à prendre des mesures immédiates pour garantir la liberté de la presse et assurer la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier. En demandant la libération immédiate des journalistes détenus, le réseau a également exhorté le CNSP et le gouvernement de transition à respecter les engagements pris envers les médias, notamment en mettant en œuvre la convention collective signée en novembre 2021.
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S’indignant des conditions précaires dans lesquelles évoluent les travailleurs des médias privés, le RJDH a, par ailleurs, appelé le CNSP à créer un « Observatoire National de la Communication pour réguler le secteur » médiatique et à accroître les fonds alloués au soutien de la presse. En outre, le gouvernement de transition a été invité à adopter le décret d’application de la Charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs, afin de garantir la transparence et l’accès à l’information pour tous les citoyens nigériens.
Dans cette période de défis sans précédent, le Réseau a appelé à l’unité et à la solidarité des professionnels des médias, tant du secteur public que du secteur privé. Ils sont encouragés à défendre les valeurs éthiques et déontologiques de leur profession, dans le but de préserver la cohésion sociale et l’intérêt général dans cette nouvelle phase de l’histoire du Niger.
À la veille de cette Journée historique pour les acteurs des médias, le RJDH souligne l’importance de protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse comme une pierre angulaire de toute société démocratique. Le réseau a ainsi appelé le CNSP à agir avec détermination pour préserver ces droits fondamentaux et à garantir un environnement médiatique libre et ouvert au Niger.
La célébration de cette journée intervient, cette année, dans un contexte particulier au Niger, marqué par la suspension de la maison de la presse. Ce qui ne permettra pas aux acteurs de médias de la vivre pleinement dans la même convivialité d’antan. Toutefois, des organisations socioprofessionnelles des médias prévoient des conférences-débats en l’honneur de ce évènement.
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