Le Niger a retiré le permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren à l’industriel français Orano. La société Orano a exprimé, dans un communiqué, son inquiétude face à cette décision, tout en soulignant ne pas écarter la possibilité de l’attaquer en justice.
« Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur le site conformément aux attentes qu’elles avaient exprimées », a annoncé le géant français sur son site internet.
Cette décision fait suite à une série d’événements et de pressions réglementaires croissantes. Depuis l’obtention du permis en 2009, IMOURAREN SA, la filiale d’Orano, a été confrontée à de nombreux défis qui ont retardé le lancement de l’exploitation, initialement prévu pour 2012.
Le Ministère des Mines du Niger a émis plusieurs mises en demeure au fil des années, intensifiant la pression sur IMOURAREN SA. Dans une note d’information émise le 11 juin, le Ministère des Mines indiquait avoir donné un ultimatum à IMOURAREN SA pour lancer l’exploitation du gisement avant le 19 juin 2024, sous peine de voir son permis révoqué. Ce rappel à l’ordre faisait suite à une longue période de reports et de non-conformité aux exigences administratives, selon Niamey.
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La récente hausse des prix de l’uranium avait encouragé Orano à relancer les travaux d’exploitation à Imouraren. En réponse aux attentes des autorités nigériennes, l’entreprise avait soumis « une proposition technique concrète » pour accélérer la mise en valeur du site. Dès le 4 juin 2024, les infrastructures avaient été rouvertes « pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux », a indiqué Orano.
Cependant, malgré ces efforts, le gouvernement nigérien a décidé de retirer le permis IMOURAREN. Une décision qui fait craindre à Orano des répercussions négatives sur le développement économique, social et sociétal de la région. Toutefois, la société dit rester disposée « à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger » pour résoudre ce différend. Orano dit aussi se réserver le droit de contester la décision devant les instances judiciaires compétentes, nationales et internationales.
Au travers de ses trois filiales (SOMAÏR, COMINAK et IMOURAREN), le groupe français Orano (ex-Areva) est présent depuis plus de 50 ans au Niger, où il est engagé dans l’exploitation de l’uranium.
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