Le Bénin indique avoir ouvert « un couloir humanitaire » depuis le 5 septembre afin de « faciliter l’acheminement de l’aide destinée au Peuple frère et ami du Niger ».
Les autorités béninoises dénoncent toutefois ce qu’elles appellent « des barrages » lesquels, selon elles, sont érigés à l’entrée du Niger par les force nigériennes de défense et de sécurité. Ce qui, pour le Bénin, « entrave » l’acheminement de l’aide humanitaire vers le Niger. Par ailleurs, « afin d’assurer la réussite de cette opération humanitaire qui vise à améliorer les conditions de vie de la population nigérienne », les autorités béninoises estiment « indispensables » la « levée de tous les blocages ».
Dans le courrier en réponse à la requête du sous-secrétaire général des Nations Unies en charge des questions humanitaires et de la Coordination des Secours d’urgence, le Bénin plaide donc pour la levée de ces « blocages » qui semblent l’inquiéter. Selon nos informations, les autorités nigériennes ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires au niveau de la frontière béninoise. Ce, pour contrer une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO qui pourrait passer par le Bénin. Le 12 septembre dernier, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement de transition du Niger avaient dénoncé l’accord de coopération militaire avec le Bénin. Ils ont accusé ce dernier « d’envisager une agression contre le Niger » et d’avoir « autorisé le stationnement de militaires, mercenaires et matériels de guerre » dans la perspective de cette agression « voulue par la France en collaboration avec certains pays de la CEDEAO ».
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Le Bénin fait partie des premiers pays membres de la CEDEAO à accepter de mettre en œuvre les sanctions de la communauté sous-régionale contre le Niger annoncées le lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023 en fermant ses frontières. Le pays est aussi favorable à une intervention militaire de ladite organisation contre le Niger. Ce qui, nous pensons, rendra difficile l’acheminement de l’aide humanitaire qui y passerait, les forces nigériennes étant constamment en alerte.