Lors du forum paix et sécurité de Lomé, au Togo, qui se tient du 20 au 22 octobre, le ministre nigérien de l’intérieur, le général Mohamed Toumba, a appelé la communauté internationale au dialogue et à accompagner le Niger pour une sortie pacifique de crise.
Alors que la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’a toujours pas abandonné l’option militaire pour réinstaller le président déchu, Mohamed Bazoum, dans ses fonctions, le général Toumba estime que cela est impossible. Il appelle plutôt la communauté internationale à dialoguer avec les autorités militaires pour comprendre les raisons de leur prise de pouvoir et même à les accompagner pour une sortie pacifique de crise.
« (…) nous appelons à ce qu’on aille de l’avant, qu’on s’assoit, qu’on discute, que vous nous écoutiez, qu’on trouve les justificatifs, qu’on vous explique les raisons, pourquoi c’est arrivé, comment c’est arrivé, et comment nous pensons nous en sortir », a déclaré dimanche le général Toumba devant le forum. « Je pense qu’aujourd’hui ce forum essentiellement se pose la question fondamentale de savoir comment sortir de cette situation. Nous l’avons dit : nous sommes venus essentiellement pour un problème sécuritaire qui date de plus de 10 ans », ajoute-t-il. Le ministre d’État a ainsi souligné la volonté du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) – organe au pouvoir – à « résoudre très rapidement » ce problème sécuritaire qui, selon lui, justifie le coup d’État du 26 juillet contre le régime de Bazom. Cependant, indique-t-il, connaissant « la situation du Niger », c’est un problème qui ne peut se régler en 6 mois. D’où la fixation du délai d’au maximum trois ans pour la période de transition, lequel est jugé « assez réaliste » par le ministre d’État Toumba.
« (…) même dans ce délai que nous avons pris, c’était de demander que le forum auquel nous allons appeler le peuple nigérien, le forum inclusif qui sera convoqué sous peu, pourra décider autrement. S’il décide que c’est moins de trois ans, ce serait moins de trois ans. Donc voilà ce que nous on a dit concernant cette sortie de crise », explique le ministre de l’intérieur.
« Maintenant on s’est fixé un délai. Nous voulons, en réaction, que la communauté internationale nous accompagne, mais pas de continuer à imposer ses sanctions qui sont vraiment d’une autre nature sur le Niger », déclare-t-il. Le général Toumba de déplorer les conditions dans lesquelles se trouve le Niger du fait des sanctions de la CEDEAO. « Imaginez un pays enclavé, un pays qui ne dispose pratiquement pas de grandes industries manufacturières, même les produits pharmaceutiques, on est obligé de les commander ailleurs et malheureusement tout ceci ne vient pas par le canal habituel. Il y a des restrictions et il y a des difficultés qui arrivent », regrette-il. Et d’ajouter : « aujourd’hui, à ces difficultés auxquelles nous sommes confrontés s’ajoute un problème d’électricité de tout le temps. Une parie de l’électricité est fournie par le Nigeria, il ne faut pas se voiler la face. Du jour au lendemain, le Nigeria coupe l’électricité, alors qu’en réalité chaque mois, le gouvernement nigérien paye sa facture d’électricité au Nigeria ». Le général Mohamed Toumba de faire part de son incompréhension face à cette décision du Nigeria, évoquant les torts qu’elle a pu causer au Niger soulignant des morts dans les hôpitaux.
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