Pour le ministre nigérien de l’intérieur, le général Mohamed Toumba, le projet de la CEDEAO visant à réinstaller Mohamed Bazoum sur son fauteuil présidentiel est utopique et relève même « du domaine du fantasme »
Dans son intervention lors du sommet paix et sécurité de Lomé, le général Mohamed Toumba s’est appesanti sur le funeste projet d’intervention militaire porté jusque-là par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le projet qui, selon l’organisation sous-régionale, vise à restaurer le président déchu dans ses fonctions. Chose impossible, pour Mohamed Toumba qui estime que c’est utopique voire fantasmagorique.
Dès le lendemain du coup d’État du 26 juillet, la CEDEAO a placé le Niger sous embargo . Ce qu’a aussi dénoncé Mohamed Toumba dans son intervention à Lomé. « On ne peut pas dans des telles circonstances dire qu’il va falloir venir attaquer le Niger et replacer le président. Militairement, on sait que c’est pas possible. C’est du domaine du fantasme, quand nous savons dans quelles conditions se trouve le président et qu’aujourd’hui, je ne sais pas si cette technologie existe pour pouvoir venir chercher le président Bazoum », a déclaré dimanche le Ministre d’État et ministre nigérien de l’intérieur devant ses pairs et autres représentants de plusieurs pays.
« Nous le disons haut et fort, à une seule condition, si on force, peut-être, c’est son cadavre qu’il faut venir chercher. Si tel est l’objectif, peut-être que l’attaque pourrait se justifier. Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas dans quelles conditions on pourrait revenir essayer de replacer le président Bazoum », résume-t-il avant d’appeler la communauté internationale à dialoguer et à accompagner les autorités militaires ayant renversé le régime de Bazoum.
Le 19 octobre dernier, ces autorités ont déclaré avoir déjoué une « tentative d’évasion » du président Bazoum et de sa famille. Ce qu’ont rejeté « énergiquement » les avocats de Bazoum qui indiquent qu’il s’agit « des accusations montées de toutes pièces ». Par la même occasion, ils ont demandé la libération immédiate de leur client détenu « au secret » selon eux, tout en soulignant que même son médecin n’avait pas accès à lui. Le collectif d’avocats avait alors demandé qu’une preuve que Bazoum est en vie leur soit apportée.
#Niger : les avocats du président #Bazoum rejettent "des accusations montées de toutes pièces" contre leur client et exigent sa libération immédiate après l’annonce par le CNSP d'une tentative échouée d'évasion du président déchu. pic.twitter.com/KCvkyXm1yC
— Ahmadou Atafa (@AhmadouAtafa) October 20, 2023
Ce dimanche 22 octobre, nos confrères de l’Agence France Presse (AFP) ont indiqué avoir appris de ses proches que le président Bazoum se porte bien et est à la résidence présidentielle de Niamey avec sa famille et que son médecin lui a même apporté à manger.
Poster un Commentaire