Journalisme d’investigation : la presse nigérienne plébiscitée !

Le 22 octobre, Ibrahim Manzo Diallo, remporte le 1er prix de presse écrite du Grand Prix Africain du Journalisme d’Investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ).

Pour son enquête « MALI-BURKINA-NIGER : ORPAILLAGE CLANDESTIN ET TERRORISME : de la sueur, du sang et des larmes », Ibrahim Manzo Diallo reçoit la palme d’or pour cette année. Décrochant la première place du PAJI-NZ en presse écrite, le directeur de publication d’Aïr info déclare lors du gala de remise : « J’ai mené une enquête approfondie sur les traces de l’or sale issu de l’orpaillage clandestin. Cet or nourrit les mamelles du terrorisme parce que c’est de l’argent issu d’un orpaillage qui n’est pas reconnu par les États et est utilisé pour acheter des armes, des munitions au profit des terroristes […]. »

D’abord professeur des écoles, M. Diallo s’est rapidement pris d’intérêt pour l’information. Fondé en 2002, son magazine se veut transparent. En octobre 2007, son engagement lui vaut une arrestation temporaire, alors suspecté de correspondre avec un média occidental. Aujourd’hui basé à Agadez, l’écrivain, journaliste et éditeur se consacre à l’analyse politico-militaire régionale.

Cette récompense est bien méritée pour tout son parcours. Les autres nominés de cette édition ne sont pas moins méritants ! Au total, 118 enquêtes issues d’une trentaine de pays ont été étudiées par un jury international.

Le PAJI-NZ, nouveau grand prix panafricain

Il est initié en 2020, par le Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ) en partenariat avec la plateforme Médias & Démocratie (M&D) et la Cellule de journalistes d’investigation d’Afrique de l’Ouest (CENOZO). Le PAJI récompense le travail journalistique africain autour de sujets comme la corruption, le terrorisme, le crime organisé ou encore la violation des droits humains. Presse écrite, presse en ligne, radio ou télévision, tous les supports sont concernés.

Cette année, le gala s’est déroulé à Ouagadougou, dans le cadre du festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP 2023). À l’occasion de sa 10e édition, 300 journalistes se sont rassemblé en faveur des « médias, [des] conflits et [de la] cohésion sociale en Afrique ».

Choix de thème félicité par le porte-parole du gouvernement burkinabè : « Ces thématiques ont permis des échanges fructueux, permettront un meilleur exercice de la profession, et de façon plus générale, un meilleur apport des médias à la résolution des conflits et à la cohésion sociale. »

Cet évènement est particulièrement bienvenu au Sahel, où le contexte sécuritaire et politique peut être encore fragile. En Afrique de l’Ouest, le journalisme d’investigation est un véritable pilier de la transition démocratique engagée sur le continent. Le Niger, qui traverse une situation politico-sécuritaire d’une grande fragilité, ne déroge pas à la règle.

Omar SYLLA!
TW: @Le_Ndar_Ndar

Contributeur

A propos de Ahmadou Atafa 528 Articles
Journaliste Fact-checker - Blogueur - Communicateur basé au Niger.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*