Aïr Info a appris que les forces de sécurité sises au poste de contrôle à l’entrée de la ville d’Agadez ont interpellé le 17 mars dernier deux tchadiens dans un véhicule en provenance de Zinder.
Après la fouille de leurs bagages, plusieurs accessoires militaires ont été découverts. Il s’agit des casques de protection pour tankistes; des jumelles munies de dispositif optique binoculaire grossissant destiné à l’observation d’objets à distance; des jumelles de vision nocturne appelées amplificateurs de lumière résiduelle ou intensificateurs de lumière résiduelle; des milliers d’imprimés de cartes de membres du Front pour le changement et la concorde au Tchad, en abrégé FACT et plusieurs autres documents confidentiels en lien avec la nouvelle rébellion tchadienne.
Après recoupements, Aïr Info a pu clairement identifier les personnes à bord du véhicule. Il s’agit de Ahmed Brahim, bras droit du président Mahdi et secrétaire général du bureau fédéral FACT Europe domicilié en France et son compagnon Mohamed Taher Ali Kedelaye, un infographiste basé à Nantes en France.
Les deux membres du FACT, arrivés de la France, ont atteri à l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma de Lomé (Togo) le 10 mars 2021 en provenance de la France.
Après quelques jours dans un hôtel à Lomé puis à Cotonou, les deux hommes ont été aperçus le 16 mars à Zinder, une ville du centre-est du Niger. Après un bref séjour dans cette ville, Brahim et son compagnon ont alors loué un petit véhicule de type Toyota Camry, couleur rouge et mis le cap sur la ville d’Agadez, située au nord-est de Niamey et frontalière à la Libye. C’est au poste de contrôle de cette ville qu’ils seront arrêtés et le contenu de leurs bagages découvert.
Nos sources indiquent qu’ils ont été gardés à vue à Agadez pendant plusieurs jours avant d’être acheminés à Niamey d’où, a appris Aïr Info, ils ont été libérés.
Notons que les deux tchadiens disposaient chacun d’un passeport français et avaient pris un billet d’avion aller-retour (Paris-Lomé). Leur retour en France était même prévu le 10 avril 2021.
Leur transfèrement d’Agadez à Niamey ayant eu lieu le 22 mars 2021, nos sources rapportent que les deux membres du FACT, éminence grise de la rébellion, se rendaient à Sebha en Libye en passant par Agadez pour rencontrer le directoire militaire du FACT avec comme commandant en chef Mahamat Mahdi Ali.
Pour que tout se passe bien, il se sussure qu’un guide attendait les deux hommes à Agadez pour les conduire jusqu’à Sebha en Libye où un puissant dispositif militaire se mettait en place en vue de prendre N’Djamena, la capitale tchadienne en passant par le désert nigérien. L’objectif était de marcher sur la capitale avant le 11 avril 2021, jour prévu pour la présidentielle au Tchad ; en un mot empêcher le président sortant, Idriss Déby Itno, 69 ans, de briguer un 6 ème mandat.
D’après nos sources, les autorités tchadiennes n’ont pas été informées par leurs homologues du Niger de cette interpellation qui concernait pourtant la sécurité intérieure du Tchad.
Face au mutisme des autorités nigériennes contactées par Aïr Info, il est important de trouver des réponses à ces questions : Pourquoi le Niger n’a pas voulu informer le maréchal Déby de ce qui se tramait sur son dos ? Pourquoi Brahim et son compagnon n’ont pas subi le même sort que les trois rebelles, membres du groupe armé du Conseil de commandement militaire pour le Salut de la République (CCMSR), arrêtés à Agadez, dans le nord du Niger, fin 2017 et extradés peu après vers le Tchad par le régime de Issoufou Mahamadou ?
Oui ! Pourquoi les autorités nigériennes ont caché au défunt maréchal Idriss Déby ces faits très graves qui allaient concourir à sa perte le 19 avril 2021?
Même si aucune source officielle ne le confirme, Aïr Info pense que la France, par le biais de son ambassade, a usé de son poids pour que ses deux citoyens d’origine tchadienne soient libérés.
Ibrahim Manzo Diallo
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